Extrait du journal

Ces derniers viennent enfin d'ôter leurs gants et de prendre un revolver, eux aussi. Sur quoi, tout aussitôt, le gangster, passant de la ménace à l'agression, est en train d'assassiner une ou deux nouvelles victimes. La pitié pour ces victimes mise à part — et il faut bien reconnaître qu'elles n'ont pas déployé beaucoup d'ef. forts pour éviter leur sort — nous n'avons pas, Anglais et nous, à nous inquiéter, encore moins nous affliger, de cet événement qui clarifie la situation internatio. nale, pose sous son véritable aspect le pro. blème des neutres. La création d'un front nouveau, ou, en tout cas, l'extension des opérations, est moins avantageuse pour les Allemands que pour nous. En prolongeant leurs lignes, elle augmente dans les mêmes proportions leurs charges, déjà très lourdes. Elle les rend plus vulnérables. Les pays envahis, au mépris de tout droit, ne pourront plus ravitailler l'Allemagne qu'avec leurs ressources propres, qui ne sont pas, loin de là, inépuisablés, et non plus, ainsi qu'ils le faisaient abondamment, avec tout ce qu'ils recevaient, par voie maritime, du dehors. Ces envois par mer seront coupés désormais. Ils le sont déjà. Quant à l'agrandissement, purement provisoire et sur le papier, de l'Allemagne en guerre, il se réglera, comme tout le reste, à la fin du conflit, au lendemain de notre victoire, qui fera partout rendre gorge à l'envahisseur....