Extrait du journal

On a beau se dire que le genre humain l'a bien voulu, que tous, plus ou moins, ne méritions pas autre chose, . et que cela devait nous arriver ; on a beau jurer, la main sur le cœur, en crachant par terre, qu'on ne le fera plus ; on a beau répéter sur tous les tons que la rigolade avait infiniment plus d'attraits'que la catastrophe ; on a , beau flairer l'espace en humant le souvenir des gigots bretonne et des dindes farcies ; on a beau parcourir en songe des routes peuplées d'hostelleries faIltômes, au volant -d'une bagnole imaginaire ; on a beau se voiler la face en maudissant les inventeurs des machines volantes et des super-explosifs ; on a beau protester, contester, récalcitrer, criailler, vociférer, s'égosiller, cela ne fait ni remonter les fleuves à leurs sources, ni rentrer les armées dans leurs casernes, ni tomber les cailles toutes rôties d'un ciel rempli de restaurateurs....