Extrait du journal
Un chemin à travers les Dombes... Un chemin campagnard, avec ses tournants im prévus, ses ar bres, ses haies vives, et plus loin les étangs poissonneux, e t les fermes dont les cheminées fument pour le repas du soir. Et par-dessus tout cela, un ciel bleu et rouge de fin de jour et de printemps, et parfois des sons de cloches lointaines, et des abois de chiens 4e bergers. Une vieille femme s’avance, cour bée sur une canne, trébuchant à cha que caillou. Au carrefour, elle s’ar rête, lève la tête et nous regarde. — Mon petit-fils est mort. Ce matin, le maquis est venu le cher cher. On lui a donné un fusil. Il devait défendre le village. Il s’est laissé entraîner. Il avait dix-sept ans... Et vous avez pris le village Ses chefs se sont sauvés. Dans le combat, il été tué. Je viens de le voir- Il est couché sur une barricade. Mainte nant. il faut que je rentre pour met tre mon tablier noir. Et la grand’mère passe, avec *.es yeux sans larmes, tellement tristes, et 1a barrière de son jardin grince jusqu’à faire mal au cœur. A l’entrée du village, deux gros peupliers ont été abattus. Ils barrent la route ; des sacs de sable en font une position redoutable. A vrai dire, il faut s’approcher de très près pour le comprendre. Car dans ce pays dont le ciel, les champs et les étangs ont un tel air de calme, on croirait que cet amas de feuilles et de bran dies a poussé là naturellement, comme au travers d’un sentier sans usage. Mais, étendu sur le premier tronc, gît le corps d’un tout jeune homme. Ce matin, il s’était levé de bonne heure. Il avait mis son bleu de tra vail et ses sabots. Il avait pris sa faux et s’en était allé vers les prés qu’il fallait faucher. Et puis, il a rencontré une bande armée. Il a été requis de force ; et, sur la barri cade, il a dû faire le coup de feu contre les miliciens. Et maintenant, son corps est là, avec un trou dans le front. Le tronc d’arbre est taché d’une large tache de sang, et, par terre, les douilles de ses cartouches sont perdues dans la paille de ses sabots....
À propos
Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.
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