Extrait du journal
Si l'on commençait par le commence ment 7 C'est la réflexion simple que tout Français peut faire lorsqu'il parcourt, dans les journaux dociles aux souffles de l'opinion, les nouvelles du monde entier. L'Allemagne réclame des colonies, la Pologne se met de la querelle, les Anglais louvoient, les Belges ne sont pas contents, les Italiens profitent pour mener une campagne excessive des dis cours monumentaux de M. Campinchi, qui évoque à son tour, comme jadis l'avait fait son prédécesseur Pelletan, la Corse, pistolet braqué sur Rome (ces gens-là sont incorrigi bles). Si l'on commençait par le commence ment 7 Certes, je comprends que l'on trouve ,jpjmer le refus de la presse italienne de dis tinguer désormais entre la France réelle et la France légale. Les amis de l'Italie ont pourtant su prouver qu'ils appartenaient à l'une et non à l'autre, et l'ingratitude a beau être à la mode en haut lieu, on regrette d'avoir à rappeler que Charles Maurras a fait pour la paix, et en somme à cause de l'Italie, huit mois de prison beaucoup plus réelle que légale. Mais enfin, il faut aussi s'apercevoir que de telles réalités subtiles peuvent sembler hors de propos même à des descendants de Machiavel. Le monde d'au jourd'hui exige la simplification. Simplifions donc : si nous commençions par le commen cement 7 Le commencement, il est très simple lui aussi : c'est la force. Ayons la force, ayons la grandeur, et tout sera possible dans un monde où la paix sera maintenue. C'est en core à Charles Maurras que nous demande rons ce qu'il faut penser de tels aménage ments économiques que l'on prévoit : « Ces sortes de consortiums, écrit-il, ne sont pas sans valeur. Ils ont, comme on dit, leurs pos sibilités, mais, suivant la condition excellente que mit Pascal à tout autre chose, mais jus qu'à un certain point seulement. Il est, sans conteste, souhaitable et très bon que des intérêts hier ennemis puissent coopérer. Mais plus la coopération sera farte, plus il sera indispensable de la doubler d'une surveillan ce politique puissante... » Le secret de la paix, comme celui de l'humanité, de la cha rité, de la liberté, c'est la puissance. Dans le monde où nous vivons, l'hypocrisie puritaine a fait tant de progrès, a gâché tant d'esprits et tant de coeurs, qu'on hésite à employer les mots les plus simples. On hé site à dire que la puissance est bonne, ce qui ne signifie pas pourtant autre chose que la vie est bonne. Si vous êtes charitable, mais paralytique, mais mort, qu'importe votre charité ? « Nous ne sommes pas ce que l'on entend par des théoriciens de la force, dit encore Charles Maurras. Mais nous ne som mes pas non plus de ces aveugles, ni de ces fous volontaires qui s'interdisent do voir l'oeuvre de la force dans l'univers. Nous ne sommes pas de ceux qui diffament la force. Nous disons qu'avant d'être morale ou im morale (par ses moyens, ses buts, ses rai sons) la force est d'abord, en soi, un bien. Nous ne bénissons pas ni n'acclamons pas ceux qui mesurent de la force et qui en ti rent des désastres pour le genre humain. Mais nous disons : Malheur à ceux qui, ayant eu le bien de la force, n'er ont pas usé pour tuer le mal et le réduire à I impuissance ! » Ainsi le veut, non seulement la vérité poli tique, mais encore la chanté bien entendue. Et qui ne voit le besoin que nous avons, dans le monde d'aujourd'hui, de renforcer cette force française 7 Je le sais bien, nous ne sommes pas encore un peuple faible. Nous avons une armée. Nous avons quelque pou voir. Sitôt que la nature des choses entre en jeu, la France compte encore. Ceux mê mes qui méprisent justement son gouverne ment et ses hommes de main sont obligés de songer à l'existence de la France. Mais pour quoi faut-il qu'elle ait honte de cette puis sance, et presque de cette existence 7 Pour quoi ne sent-elle pas, comme une nécessité merveilleuse, qu'elle doit honorer sa force et sa réalité 7 Toutes les erreurs commises par notre diplomatie et par notre politique so...
À propos
Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.
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