Extrait du journal

étaient finies. Nous avions bu le vin doux coulant du pressoir et attaché le bouquet à la porte du cellier. Le temps était beau et comme ouaté de brise chaude. Nous re gardions le paysage serein, bleu et gris; au delà du jardin en pente, rempli de dahlias trop lourds, nous apercevions la Loire attar dée aux derniers rayons de la lumière mou rante. Nous regardions sans rien dire, car il y a dans la terre, dans la prise que l'homme a sur elle, une vertu morale et comme un secret d'humanité ; les pères de nos pères sont présents dans le patrimoine. Ils sont présents dans la vigne aux lourdes grappes, dans le champ où la moisson est faite, dans la maison au toit d'ardoises, dans ces meubles qu'ils ont polis de leurs mains et sur lesquels ils ont reposé leurs fatigues. De la terre de France, monte le souvenir de tant de gloires, de tant de grandeurs, de tant de travail, qu'on est comme éperdu d'une si fabuleuse richesse. Il y a cinq siècles, Jeanne d'Arc est passée ici, par cette route bien droite, qui n'était WWNWWXXXXWXXXXXXXXXXXXXXXX...