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Je suis partout, 13 janvier 1934

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Je suis partout
13 janvier 1934


Extrait du journal

Le scandale politico-financier auquel nous assistons et qui éclipse tous ceux, pourtant aussi éclatants que nombreux, dont est illus trée l’histoire parlementaire de ces quarante dernières années, procurera une satisfaction, amère sans doute, mais tout de même une satisfaction, à tous ceux des Français qui se désespéraient de voir l’opinion publique main tenue dans l’ignorance du mal qui mine le pays. Des yeux s’ouvrent enfin dans toutes les classes de la nation. La presse officieuse, les journaux les plus dévoués aux hommes poli tiques compromis, les feuilles dites de grande information, et qui ne sont que des moyens de diversion et des instruments de déformation de l’esprit public, n’ont pu cacher que plus d’un demi-milliard de francs avaient été volés à l’épargne française. Par qui ? Comment ? Sous quel prétexte ? Avait-on opéré comme dans l’affaire du Pa nama en invoquant l’intérêt national et en se couvrant d’une grande autorité morale ? Non ! 11 n’y avait aucun nouveau canal de Suez à percer. Il n’y avait pas eu de Lesseps, cravaté de rouge et auréolé de cheveux blancs. Il n’v eut même pas, comme dans l’escroquerie de Thérèse Humbert, l’alibi d’un mari député et d’un beau-père sénateur, ancien garde des Sceaux. Vraiment, l’affaire est sans analogie. Un métèque absolument inconnu — si ce n’est de la police judiciaire — et n’ayant d’autres ré férences que ses condamnations pour entôlages, abus de confiance, escroqueries, etc., ni d’autres garants que des repris de justice et indicateurs de police comme lui, a pu monter les affaires les plus diverses et qui devenaient de plus en plus importantes : entreprises de grands travaux publics et music-hall, journaux quotidiens ou hebdomadaires et maisons de tolérance, sociétés de crédit et cabarets de nuit. 11 n’avait vraiment négligé aucun moyen d’intimidation, de séduction et de corruption. Ce qui importe...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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