Extrait du journal

senté par la Russie, hier par le panslavisme, aujourd’hui par l’im périalisme soviétique. C’est dans ce sentiment que nous prîmes contact avec les réalités de la guerre à l’Est. Premiers combats Notre Impréparation militaire fit rapidement ses effets. La re lève d’un régiment bavarois par le 1' bataillon ne fut pas un modèle du genre. Fantassin de la guerre 1914-1918 et 1939-1940, j’avais appris à aborder prudem ment, sans bruit, les premières lignes. Hélas ! trois fois hélas ! j'ai encore dans les oreilles le tinta marre des gamelles, le bruit de ferraille des voitures, les cris et les interpellations de notre troupe non expérimentée. Le secteur calme jusqu’ici devint rapidement animé. L’artillerie soviétique nous fit rapidement connaître qu’elle s’était aperçue de quelque chose. Elle nous calma à sa manière. Lorsque les premiers obus tombérent, je me trouvais avec le com mandant de P... qui devait pren dre quelques jours plus tard le commandement du 1” bataillon. A une arrivée un peu proche, nous nous plaquâmes au sol, mus par un réflexe de vieux fantassins. Les jeunes d’une section de la 3* compagnie s’amusèrent beaucoup de notre « peur ». Us apprirent vite, quelques-uns à leurs dépens, que l’expérience, la prudence et la peur n’ont que peu de rapports entre elles. Quelques jours plus...