Extrait du journal
Nous avons dit les raisons qui nous avaient amené a penser que la Chambre prochaine renfermerait une très forte proportion de dé putés « sans-parti », c’est-à-dire élus avec des étiquettes diverses, mais sans s'être recom mandes d’une organisation politique de droite ou de gauche. Certains candidats affichent déjà — a Paris notamment — leur volonté formelle de répudier toute compromission avec les partis existants et de se tenir, s'ils sont élus, à l’écart des groupes parlementaires qui représentent lesdits partis au Parlement. Ces manifestations d'indépendance ont une cause commune dans la généralité des cas : la crise. Les caisses électorales, alimentées d’ordinaire par certaines grandes banques et certains grands groupements industriels, sont a sec ou presque. C’est ce qui explique, avonsnous dit, le nombre considérable d’isolés, de < sauvages », aujourd’hui candidats, demain élus peut-être. Ce n’est pas seulement à Paris que l'événe ment confirme nos prévisions, mais en pro vince. Il nous revient de divers côtés que des candidats « agraires » ou « de défense pay sanne » se présentent « contre les assurances sociales », nous voulons dire contre ceux qui les votèrent. Les Partis. Quelques-uns de nos confrères, et non des moins estimés, comme le Journal des Débats, se sont émus des vues que noirs exprimâmes ici il y a quinze jours. Nos pronostics n'étaient pas des souhaits. Nous ne soutenons, 'dans cette rubrique, ni doctrine. ri parti. Ce n'est pas notre rôle. Nous nous bornons à ob server les groupes parlementaires, à distin guer les courants électoraux, q essayer dp dis cerner le jeu personnel des hommes dans les jeux compliqués et subtils de la politique. Cela ne veut pas dire qué nous n’ayons pas une opinion ou, pour parler plus exactement, des opinions sur les moyens bons et mauvais dont se trouve servi, en ces circonstances, l’in térêt français, le seul qui nous importe. C'est ainsi que nous regrettons l’absence de grands partis organisés et disciplinés, et que nous aurions voulu voir se constituer au Parlement français, comme au Parlement bri tannique, une « gauche » et une « droite », .disposant l'une et l’autre d’une caisse élec torale abondamment garnie, de dirigeants in discutés et obéis, de troupes disciplinées et fidèles. ■ Cette conception du parlementarisme n'a jamais pu être réalisée depuis quararv- ans. Est-elle en voie de l’être ? Très sincèrement, nous ne le croyons pas.' Les hommes. Alors, nous dit-on, nous aurons un « ma rais », une masse flottante d’élus sans pro gramme, sans responsabilité, se portant sui vant leurs intérêts électoraux ou personnels tantôt à droite, tantôt à gauche. Ecartons, de cette controverse, l’intérêt personnel que per sonne ne peut estimer. Retenons seulement l’intérêt électoral. Celui-ci peut, en effet, en...
À propos
Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.
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