PRÉCÉDENT

Je suis partout, 18 avril 1941

SUIVANT

URL invalide

Je suis partout
18 avril 1941


Extrait du journal

de son amitié, de ceux qui nous ont atten dus, depuis vingt mois, je veux penser d'a bord, et uniquement, à la camaraderie. C'est une vertu plus rare qu'on ne croît. B Les prisonniers ont peur d'une seule chose : qu'on les oublie. Qu'on refasse tout sans eux. La famille. Le métier. Le patrie. Ici, on n'a oublié aucun de nous. Est-ce que vous croyez que cela regarde seulement quelques amis, et que la France entière ne pourrait pas en faire son profit ? B Alors, je pense encore à d'autres cama rades, précisément, à ceux qui sont loin, et mes amis d'ici ne m'en voudront pas si je mêle leur accueil à mon arrivée au souvenir de mon départ d'Allemagne. Toute ma vie durant, désormais, je me souviendrai d'une après-midi d'août eu de septembre, sur une herbe maigre, eu soleil encore doux, entre les barbelés, — d'un dîner de Noël à la « Stube 46 », où nous voulions être si gais, — de quelques visages, — d'un premier jour de printemps, — de feux de graisse et de papier où nous fai sions notre cuisine, — et des jours où je ren contrais un ami. Ce sont les camarades du camp, ce sont ceux que je ne puis oublier, per un instant, ni chez moi, ni à l'imprime rie, ni lorsque le soleil dore une robe de femme, un arbre en fleur, ceux que j’at tends, ceux que je voudrais précéder de peu. Comme le camaraderie est une vertu su prême, nous n'aurons pas le romantisme et la sottise de dire que nous l'avons rencon trée partout, et automatiquement, dans le camp. Non, elle était même rare, il faut avoir le courage de l'avouer. Mais là où elle était, elle avait une saveur que rien ne pourra égaler pour nous. 1 La camaraderie, c'est le fruit de la peine des hommes, le plus beau. Elle naît dans le combat, elle naît dans la guerre, elle naît dans la prison. Elle ne naît pas, à proprement parler, des idées. Ou plutôt, les idées n'ont de poids et de valeur que lorsqu'elles sont pré cisément incarnées dans des corps humains,...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

En savoir plus
Données de classification
  • redi
  • abel bonnard
  • henri massis
  • robert brasillach
  • paul reynaud
  • chur
  • angleterre
  • belgrade
  • churchill
  • france
  • allemagne
  • vienne
  • yougoslavie
  • serbie
  • israël
  • londres