Extrait du journal

tellectuels. L'air des champs devait < lui faire du bien ». Pour plus de sûreté un « associé » lui fut adjoint, histoire de guider ses débuts dans la noble mais dure carrière d’agriculteur. Peu après, l'affaire périclitait et les deux as sociés se séparaient. M. Georges Monnet, resté seul et s’étant piqué au jeu, proclama : « L’au tre n’y entendait rien. Vous allez voir comme je suis, quand on m’enlève mes lisières ». Nouveau « ratage ». Nouvelle débâcle. Cette fois, son magistrat de père se dit : c Décidé ment il n’v a rien à attendre de bon de ce garçon... if n’y a rien à en faire... Lançons-le dans la politique, il a peut-être des chances de réussir ». Admirable sagesse ! Quelle connaissance des hommes et des mœurs de ce temps elle ré vèle ! M. Georges Monnet, qui n’avait su que se ruiner sur une des meilleures terres de F rance et à une heure où tous les autres cultivateurs s’enrichissaient, est aujourd’hui ministre de l'Agriculture. Mieux : il aspire à la sélection obligatoire des méthodes de culture, au con trôle des récoltes, à la dictature des prix. Le paysan français ne vendra les produits de sa terre et de ses efforts que s’ils sont conformes à un certain standard, ne dépassent pas cer taines quantités et certains cours ; standard, quantités et cours étant fixés à travers cent bu reaux et mille fonctionnaires, par lui, Georges Monnet M. Georges Monnet...