Extrait du journal

Le ministère Laval devait démissionner aussitôt après le vote du budget par les deux Chambres. Nous aurions eu, vingt-quatre heures après, un autre ministère Laval avec M. Piétri à la place de M. Flandin. Trois autres portefeuilles, dont ceux des Travaux publics et de la Marine, devaient également changer de titulaires. Le cabinet rafraîchi, allégé et revigoré par quelques jeunes éléments du centre gauche, non seulement gagnerait sans difficultés sérieuses I élection présidentielle, mais les vacances de juillet. Tel était le plan — non dissimulé du reste par divers sous-secrétaires d'Etat — du prési dent du Conseil avant l’intervention de M. Flan din. Le ministre des Finances, doucement pressé de démissionner à la suite des révéla tions qu’on sait sur < VAéropostale », s’y était refusé énergiquement et M. Laval n’avait pu lui refuser le droit de se défendre à la tribune. Cette défense, pensait-on généralement, serait peut-être suffisante pour permettre à l’accusé de garder momentanément son portefeuille, mais elle ne pourrait empêcher un remanie ment ministériel jugé inévitable et utile à divers égards. Un « grand homme » !...