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Je suis partout, 26 septembre 1936

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Je suis partout
26 septembre 1936


Extrait du journal

maison, on a trouvé le mari, et le mari a flanqué une « tarte » à la plus excitée de ces dames. Chasser la « Croix de Feu » Crime. On a effleuré une syndiquée consciente. Le prestige des camarades de Rhodiacéta exige réparation. La surveil lante doit être renvoyée. La direction rétorque avec raison que les faits se sont déroulés en de hors de l’usine et qu’ils ne sont pas de sa com pétence. On décrète la grève. Qui organise le mouvement ? Un ouvrier renvoyé en mai dernier, un fier-à-bras incapable et haineux. Et les violences commencent. On tente d’abord d'empêcher les ouvriers rebelles à la grève de sortir. Mais ils sont 380, avec des hom mes décidés comme le contremaître Fo restier et l’ingénieur Arnaud. Les fem mes donnent le signal. Et l’on se bat en tre ouvriers. Les « rebelles » sortent. A l’intérieur, les meneurs créent le climat de la résistance. Les « fascistes » vont venir. Armons-nous. On saisit des barres de fer, des tiges d’acier, des morceaux de plomb. On patrouille dans Vaise. On arrête les autos. On crie : « Les fascistes au po teau ! » On rançonne. On frappe. Enfin le soir, de 19 heures à 20 heures, une tentative de conciliation a lieu. Les patrons veulent faire des concessions. Ils accorderont peut-être le renvoi. Cette lâ cheté ne suffit pas. Les grévistes exigent la tête de Forestier et d’Arnaud. Les pa trons refusent Et c’est la séquestration des directeurs. On lynche leur chauffeur, qui est allé chercher le commissaire de police. Le malheureux porte une plaie à la tempe droite, une plaie à l’œil gauche, deux cou pures dans le cuir chevelu. Il a le poignet gauche démis et on craint des lésions in ternes. Cependant, fort comme un Turc, U a eu la présence d’esprit de se faire un bouclier d’un agresseur ceinturé, saisi à bras le corps et offert aux coups !... Cette présence d’esprit l’a sauvé. On appelle cela, en style maison, « l'entraînement à la lutte physique ». C’est le début de la violence révolution naire. Et le mécanisme a joué sans heurt, au maximum. Il n’a manqué ni rondes in térieures, ni alertes extérieures. Une affai re bien étudiée, bien réglée, bien menée : un exemple. (Lire la suite page 3)...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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