Extrait du journal

Singulière aussi, mais dans un autre sens, est la position prise par le gouvernement à l’égard des officiers de réserve. MM. Uhry et Frot, triomphant maintenant à la Commission de législation civile et criminelle, avaient ob tenu de ladite Commission le désarmement des officiers de réserve. Mesure illégale, absurde, dégradante pour nos officiers 1 Un comble : le général Maurin l’avait en partie admise quand il comparut devant la Commission ! Ceci est absolument authentique. Pauvre gé néral ! Il fut peut-être un grand stratège de 1914 à 1918. C’est, en 1934, un malheureux ministre manœuvré par des forces qu'il ne soupçonne même pas... nous voulons le croire. M. P.-E. Flandin a laissé faire — ou ne pas faire — laissé dire — ou ne pas dire — scs ministres de la Justice, de l’Intérieur, de la Guerre. Il a été obligé de revenir sur l’attitude du général Maurin. Pourquoi ? Parce que les officiers de réserve ont réagi violemment. N'est-il pas inquiétant que M. P.-F.. Flandin ait attendu cette réaction pour démentir le projet dont son ministre de la Guerre avait fait entrevoir la réalisation comme possible ? Il y eut, évidemment, un « coup de sonde ». Notre < député moyen » nous dira : « Le chef du gouvernement a eu raison. Ne pou vant pas vaincre, il a cédé ». Sans doute, il a sauvé sa vie ministérielle, mais est-ce le fait d’un < chef » ? Est-ce le fait d’un gouverne ment ? N’est-ce pas la preuve que le dernier (on dit toujours ça) défenseur du régime par lementaire est soumis inéluctablement à l’im prévu parce que la nouveauté n'effraie plus personne maintenant ? DORSAY....