Extrait du journal

Nous traversâmes Savigny en coup de vent, ce charmant Savigny dont, eu dire d’une inscription, les vins sont nourrissants, théo’logiques et morbifuges, et noue descendîmes la côte de Beaune parmi les vignes qui verdoyaient au soleil. Dans la lumière ardente qui se mouvait entre elles et nos regards, elles semblaient des chèvrepiads couronnés de pampres, dansant pour exalter l’aprèsmidi d’un beau jour. Il y en avait à perte de vue qui se perdaient dans de petits vallons, qui grimpaient des coteaux, qui s’étendaient dans la vallée majestueuse. Au loin, à des îlots de toits, on devinait Meursault, Pommard et Volnay, dont les Caillerets produisent un nectar. Bientôt, des jardins font place aux vignes, le long de la route; nous roulons sur les pétunes d’une avenue : c’est Bt-a me avec quelques débris de remparts. Une hôtellerie est là, propre, coquette, aguichante, dont on arrose le gravier de la terrasse. Qu’il ferait bon s’y rafraîchir I...