Extrait du journal

Deuxièmement, écrit Nicolas, je suis contre la R. P. parce que je suis pour la souveraineté du peuple par le suffrage universel et majoritaire. Or, dans tous les pays, sauf la Belgique et la Suisse, la loi du nombre est la loi qui gouverne : 5 est au-dessus de 4, comme 2 est au-dessous de 3. Si 4 veut batte 5, il faut que 4 gagne deux points et devienne 6 ! Quand je joue aux quilles, le dimanche, avec Toinot, si, de mes deux boules, j’abats 5 quilles et que Toinot n’en renverse que 4, c’est moi — est-ce pas vrai ? — qui gagne la partie. De même, quand nous votons à Dampierreles-Ménétriers, si sur 120 votants j’obtiens 70 voix et Toinot 50, c’est moi qui suis élu conseiller municipal, et Toinot reste dans les choux... jusqu’à ce qu’il soit de taille à en sortir 1 Au plébiscite, en 69, Toinot a voté oui, pour l’Empire, et moi j'ai voté non. Comme il y avait plus de « oui » que de « non », je me suis incliné — jusqu’à ce que nous soyons assez forts pour devenir la majorité et fonder la République. Les épéistes belges et suisses auront beau faire ; jamais un cerveau de paysan français n’admettra que 50 voix en battent 70 ! D’ailleurs, il paraît que les Belges et les Suisses ont plus que soupé des injustices de la R. P....