Extrait du journal
Jeanne entendit donc malgré elle quelques mots échangés entre Basiien et le concierge. — Monsieur, disait ce dernier , a beaucoup trop de meubles ; il ne pourra jamais placer dans celte pièce ce piano et cette grande armoire. — Je ne puis cependant me séparer de ces meubles. — Monsieur, s'il est pas musicien, pourrait vendre sou piano. — Vendre moo piano ! s’écria Bastion avec une feinte émotion qui trompa Mlle de Balder , le piano de ma pauvre fille ! Ah ! jamais... plutôt tout jeter par la fenêtre, que vendre ce cher piano. Jeanne tressaillit et elle pensa que ret homme , ce vieux militaire, lui avait-on dit, pleurait, sans doute son unique enfant, et comme la douleur réunit ceux qui sont sépares, la jeune orpheline qui pleurait sou père éprouva une sympathie ubite pour ce père qui n’avait plus de fille. Alors, cédant à un mouvement de pieose curiosité , Mlle de Balder se leva , marcha sur la pointe du pied et alla coller sou œil a» trou de la serrure de la porte condamnée. Elle put voir ainsi son nouveau voisin. C'était un homme de haute taille , vêtu d'une redingote bleue or née d'une rosette et boutonnée militairement. Son vi sage était noble et bon ; une forêt de cheveux blancs taillés eu brosse, couronnait son front, Jeanne crut voir son père, — et l'expression de tristesse , la voix émue du vieux soldat achevèrent de lui gagner le cœur de l’orpheline. — Oh ! non , poursuivait Ba^tieii, je ne veux me défaire ni de celte armoire , ni de ce piano; — mais j’ai uue maison de campagne près Paris, où je ferai transporter l’armoire Seulement, comme cette maison est louée jusqu’au terme d'avril", si vous aviez encore dans la maison quelque chose à louer, ne fût-ce qu'une mansarde 7... — Nous n’avons rien , monsieur , dit le concierge, » qui sans doute Bsstien avjii déjà fait la leçon en lui glissant quelques louis dans la main. Mais , reprit-il sur le champ, peut-être y aurait—il moyen de tout arranger. — Comment cela 1 — Si un locataire se chargeait de votre piano pour quelques jours....
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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