Extrait du journal
— L’entrevue des fils de l’empereur de Russie avec M. le comte de Chambord ; le voyage de l’em pereur lui-même à Vienne et à Berlin; un mouve ment inaccoutumé dans toutes les chancelleries et d’autres circonstances que nous rappelons pour mé moire , ont eu un incontestable retentissement endeçà du Rhin. Plusieurs personnes qui ont fait leurs preuves au service de la cause Napoléonienne, et beaucoup d’autres qui l’ont combattue avec aveu glement , voulaient y voir les premiers symptômes d’une hostilité destinée à revêtir promptement tous les caractères d'un conflit belligérant. Sans nier que le cours naturel des événemens amènera, tôt ou tard, la révision des traités de 1815, nous sommes aujourd'hui en mesure d affirmer que les préoccupations dont nous venons de parler sont au moins prématurées. Un publiciste que le pays écoute toujours avec plaisir, M. Léon Vidal, vient, à ce sujet, d écrire une page que nous nous em pressons de recommander à l'attention du public. C’est une belle et éloquente confirmation de nos vœux pour le maintien de la paix du monde, si in dispensable au développement de nos nouvelles institutions et au bonheur du genre humain. Grâce à l’intervention si évidente de la Provi dence dans nos dissensions intestines , Louis-Napo léon a rendu la guerre civile impossible. La guerre étrangère , nous ne le contestons pas , pourrait en core ajouter à sa gloire; mais il n'en a pas besoin : fort de l’adhésion des masses, appuyé sur Je prin cipe sauveur de la souveraineté nationale , son uni que ambition est d’assurer notre repos au dedans et notre indépendance au dehors. Héritier légitime du grand Empereur, le prince qui préside à nos des tinées veut, par son abnégation et par sa clémence, conquérir les sympathies universelles et mériter de plus en plus le titre de bienfaiteur de Tordre en France et de la paix en Europe. Voici la déclaration de M. Leon Vidal qui pro duira certainement une impression salutaire sur les esprits : Félix germain. « Toutes les nouvelles de l'intérieur et de l’extérieur sont au calme et à la confiance. La paix nous vient des départemens et de l'étranger, des préfectures et de la diplomatie. e Ce calme presque phénoménal dont jouit l'Europe , apres les agitations qui l'avaient bouleversée jusque dans ses bases est un des plus grands miracles providentiels de notre époque. Qui eût osé prédire cette situation réparatrice en 1848, au mi lieu de ce désordre anarchique qui s’etait emparé de toutes les nations, de tous les peuples, de tant d’hommes et de tant de classes ? qui tourmentait l’Italie , l’Allemagne, et dont l’action funeste , partant de Paris. allait se réüéter à Vienne, à Berlin , en Hongrie , à Milan, à Turin , menaçait la Belgique , et se fai sait sentir comme la vague poussée par un ouragan lointain jusque sur les rocs inébranlables au sommet desquels est assise la vieille Constitution de l'Angleterre? Partout il y avait ébran lement quand il n’y avait pas révolution et violence. « Ce calme merveilleux apres une tempête radicale aussi pro fonde , aussi universelle, est incontestablement l’œuvre de Dieu, mais elle a été exécutée par la sagesse d’un homme , le prince Louis-Napoléon. Nul ne peut le nier aujourd'hui. Certainement, les populations aspiraient au repos et recherchaient l'ordre apres les tumultes révolutionnaires de 1848, mais sans l’instrument providentiel qui devait opérer cette œuvre, et en présence des élémens de trouble et des causes d'anarchie qui s'amoncelaient par l'effet des divisions parlementaires et des prétentions des partis, les vœux de la France et de l’Europe eussent été sans résultat. Ce mois de mai 1852 que nous venons de traverser au milieu de la plus profonde et magnifique sécurité , à travers des fêtes qui constataient et solennisaient cette conquête de la tran quillité publique , eût été marquée par d'horribles commotions et des troubles sanglans. Chacun s’y attendait : les bons ci toyens avec effroi, les méchans avec une féroce et impatiente espérance ; la jacquerie était à nos portes, les esprits faibles ou perfides s'y résignaient presque. Il a fallu l’énergie d’un seul pour empêcher la France et l’Europe de périr, ou du moins de subir d'effroyables révolutions. « L’Europe le sait bien , les gouvernemens, les puissances le savent, les peuples en sont reconnaissons, et s’il se fait en core quelque bruit de haine, de dépit et de colère au-dehors comme au-dedans, ce ne sont ni les masses , ni les princes , ni les puissances, qui hasardent ces démonstrations misérables, ri dicules , souvent et toujours sans résultat possible. Ce sont des individualités blessées, ou ce résidu, ce caput mortuum qui forme partout la queue de tous les partis déchus et restés sans espérance sur le carreau de la politique , qui s’agitent et crient inutilement. — De toutes parts on veut le maintien de la paix : rois et peuples la veulent ; ils savent combien il en coûte d in quiéter, d’agiter la France , et, à cette volonté énergique , in vincible parce qu’elle est générale, les partis et les personna lités ne peuvent rien opposer de sérieux. Cette volonté dominera tous les actes , et elle ferait subir toutes les éventualités , tous les événemens en Europe. Comment voudrait-on que cette Eu rope ne restât pas inébranlablement fidèle au culte de la paix, lorsque les coups de foudre de 1830 et de 1848 n'ont pu Ven dis traire un seul instant ? Comment voudrait-on que la paix ne fut pas la nécessité du monde actuel, lorsque le chef habile et courageux qui gouverne la France a tout fait pour la conserver en domptant l’anarcbie , et qu'il est prêt à tout faire encore pour maintenir l’ordre de sa main puissante et aussi modératrice que hardie , pour créer, pour conserver et pour défendre? « Le pays peut donc se livrer à une confiance absolue ; il sait d’ailleurs que celui qui le gouverne veille pour lui, et que ses droits et ses intérêts sont gardés avec sollicitude. L’accroissement du travail, le mouvement des affaires commerciales et indus trielles devenu de plus en plus actif, sont le résultat de cette confiance et de ce calme réparateur. Cette situation est heureuse; elle se continuera , car rien en France ni en Europe n’annonce qu elle puisse éprouver le moindre changement défavorable. » Léon Vidal....
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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