Extrait du journal

Le Moniteur annonce que le dépôt de l’acte de mariage du prince de Napoléon avec la princesse Clotilde de Savoie et sa transcription sur les registres de l'ctat civil dans la famille impériale, ont eu lieu hier soir aux Tuileries , dans le salon de Louis XIV. Le Corps Législatif a reçu, dans sa séance du 28 février, communication d'un projet de loi portant con cessions de pensions à deux victimes de l’attentat du 14 janvier 1858. D’après l’art. 1er de ce décret, les pensions annuelles et viagères à accorder seraient de 600 fr. placés sur la tête de la jeune fille âgée de six ans, laissée orpheline par la mort de sa mère décédee par suite de ses blessures le 26 octobre dernier, et sur une femme frappée d’une infirmité permanente et dans une position reconnue incurable. Non-seulement la question italienne n’est pas encore parfaitement connue, mais encore on doit rcconnailre que certaines erreurs tendent à sc propager et à égarer l'opinion sur le véritable caractère des difficultés pen dantes. C’est ainsi qu’on a prononcé les mots d’une guerre sur le Rhin dans le but de reculer de ce côté nos frontières. Certes, c’est là une idee . sinon une idée neuve , mais tout porte à croire qu’elle n'entre nullement dans les vues du gouvernement français, et uu journal qui fait autorité dans la question italienne, la Patrie , s’attache à prémunir les esprits contre ces rumeurs dont le motif est évident : « Que l’Autriche, dit ce journal, soit intéressée à propager ces alarmes, nous le comprenons. C’est là toute sa politique en Al lemagne. Elle la trompe pour l’cutrainer. Mais il nous semble que les publicistes français devraient s’abstenir de donner à cette intrigue autrichienne des argumens pour soulever les Etats allemands contre nous, en leur inspirant des craintes chimériques sur leur indépen dance , que nous entendons respecter , comme nous voulons faire respecter celle de l'Italie. Evidemment, les publicistes trauçais qui conseillent directement ou indirectement de faire la guerre sur le Rhin , jouent, sans le savoir, le jeu de l’Autriche; ils servent ses des seins , et contribuent, bien malgré eux, à lui donner pour alliées les nationalités qu’ils inquiètent sur nos ambitions.Tout ce qui s’écrit en France est commenté et interprété à ce point de vue en Allemagne. C’est donc une raison de ne parler qu'avec reserve. En pareil cas, la meilleure police est celle du patriotisme. » Espérons que les publicistes comprendront cette nécessité et ce devoir, et qu’on ne cherchera plus à distraire par des mirages et des utopies l’attention publique, qui doit se porter uniquement au-delà des Alpes. Diviser ses for ces , c'est les affaiblir. Lord Cowley est attendu samedi à Londres , et ce retour est l’objet des préoccupations générales qui s'expliquent par la nature de la visite du noble lord à Vienne. Jusqu’iei on ignore complètement le résultat de sa mission. Le Nord semble croire que le gouverne ment autrichien fera quelques concessions « ne fût-ce que pour échapper, en gagnaut du temps , à la situa tion intolérable dans laquelle il se trouve acculé. » On a beaucoup parlé du rappel sous les drapeaux des soldats autrichiens en congé. Nous trouvons dans la Correspondance autrichienne un article relatif à cette mesure et qui s'attache à en faire ressortir le véritable sens. « Quelque autorisé, dit cette correspondance, que se croie le gouvernement impérial à l’espoir qu’il n’y aura pas à reuoncer au succès de tant d’efforts sérieux faits de toutes parts pour le maintien de la paix , et quelque disposé qu’il soit de son côté à faire tout ce qu’ou peut à bon droit attendre de lui pour l’obtention de cette fin , il a, d’autre part , le devoir sérieux de...