Extrait du journal

acheta le journal expirant. Sous cette nouvelle incarnation, il vécut juste l’espace d'un matin. Comme on avait l’état de.siège, on supprima le journal par simple arrêté^ Quelque temps plus tôt, le Gaulois, suspendu, avait essayé de repa raître sous le titre de l'Etoile. La tentative échoua. Cette fois, ce fut, si je me souviens bien, non plus en vertu de l’état da siège, mais par voie administrative. Il est clair que si les Droits de l'Homme essaient de reparaître, on pourra les en empêcher, en s’appuyant sur ces précédents. Mais ils prétendent qu’on n’osera pas le faire, et j’ai de sérieuses raisons de croire qu'ils ont rai son. On n'ose même pas interdire le banquet qu'ils donnent demain à l’avenue de Saint-Mandé. Il est certain qu’on y a songé, mais on craint le bruit que feraient les radicaux. La manifestation aura donc lieu, il n’en faut pas douter, et elle prendra de grandes proportions, puisqu’il y aura sept cents convives, et qu’on a dû, pour cause d’insuffisance de local, refuser deux mille invita tions qui étaient demandées. On s’attend à plu sieurs discours. Si, d’ici J à, les Droits de l’Homme sont définitivement suspendus par arrêt de la Cour, le texte des discours prononcés sera pu blié par le Peuple et par la Tribune. Je ne quitterai pas les Droits de l'Homme sans vous faire connaître qu'ils sont poursuivis de nouveau en diffamation. Celte fois le gouverne ment n’y est pour rien. En des termes transpa rents, le journal radical avait, dans son numéro du 30 janvier dernier, raconté qu’un des fils de M. Buffet, actuellement volontaire d’un an, avait, sans permission, quitté sa garnison pour venir à Paris et,qu'en punition de cette in fraction à la discipline, le jeune volontaire avait été envoyé en Afrique. Il n’y avait pas un mot de vrai dans cette anecdote et comme elle a pro duit un certain scandale dans le régiment au quel appartient M. Buffet fils, celui-ci s’est décidé à actionner le journal en diffamation. La nouvelle révolution qui vient d’éclater à Constantinople préoccupe beaucoup les esprits. Ou n’accorde qu’une médiocre confiance aux explications données par les télégrammes de Constantinople et par les représentants de la Porte. A ce propos, on remarque que les notes com muniquées aux journaux,et qui portaient en tête: Ambassade ottomane, ne disent plus que mission ottomane, de même qu’à Constantinople, il n’y a plus d’ambassade, mais de simples missions eu ropéennes depuis la rupture de la conférence. Les diplomates qui connaissent bien l’Orient affirment qu’Edhem-Pacha est partisan de la guerre contre la Russie. Ils ajoutent que le nou veau grand-vizir fait profession d’une grande hostilité à l'égard de la France et d'une amitié très-vive pour M. de Bismark. Ce serait donc plus que jamais à Berlin que se noueraient et se dé noueraient, s’il y a lieu, les complications orien tales. Tout cela inquiète la Bourse, que la situation de la place provoquait déjà à une baisse qui ne fait que s’accentuer de jour en jour. Le* conso lidés étant arrivés en reprise, ont enrayé le mouvement, et on a ouvert aujourd’hui en hausse sur hier. Le 3 0i0 a ouvert à 72 45, a baissé à 72 33 et s’est relevé à 72 80 pour finir à 72 65, en hausse de 40 centimes. Le ü OjO clôturait à 105 52 1|2. Il a débuté à 105 87 lj2, a rétrogradé à 105 65 et a fermé à 105 95, g&gnont 42 centimes. Les chemins français, actions et obligations, sont aussi en légère reprise sur hier....