Extrait du journal
— Ah! Monsieur, m’écriai-je alors, nu comble de l’indignation, vous me faites dire des sottises que vous savez bien que je ne pense pas, et vous repondez bien méchamment au pardon que je vous de mande !... Et, comme je sentais que les larmes me gagnaient malgré tous mes efforts, j’allais me sauver quand il m’arrêta du geste et me dit, en oubliant cette fois son insupportable froideu r : — Mademoiselle, c’est moi qui vous de mande pardon maintenant. Je suis un ani mal, et je voudrais me battre pour avoir fait pleurer la garde-malade dévouée qui veille si bien sur moi I M’excusez-vous ? Mais autre chose est de faire couler des larmes ou de les arrêter. Je souriais, je ré pondais : « Oui, oni, » avec ma tête : mais c’était commencé et il fallait que ça eût son cours, et j’avais beau mordre mes lèvres, enfoncer sur mes yeux mon monchoir.bicn serré en petit tampon, y mettre la meilleure volonté du monde, enfin je ressemblais A une fontaine, De temps en temps, M. de Givreuse répé tait ses excuses, et, ma loi, tout au fond du cœur, je n’étais pas fâchée de voir enfin dans ce grand œil. glacial un peu d’anxiété et d’embarras. Après tout le trouble qu’il m’avait causé depuis quinze jours, c’était de bonne guerre. Pourtant je n’y ni mis nulle malice, je me suis calmée dès que je l’ai pu, car je voyais combien cette attente le gênait, et, tous les deux, nous avons re pris ensemble, dès que j’ai eu retrouvé ma voix: . — Alors, vous ne m’en voulez pas ? — Vous me pardonnez vraiment, alors ? Je lui ai tendu la main, reprenant Je fil de mon programme où je l’avais laissé ; seulement ils’est contenté de la serrer tout doucement, et il a ajouté en riant, mais cette fois sans noirceur : — Amnistie complète enfin, môme pour lui, n’est-ce pas ? Et il me montrait du doigt la (malheureuse statue de mon saint Joseph, qui se retrouve par je ne sais ans! prodige dans un des coins lu chambre*. J’ai rougi jusqu’aux yeux* augmentant ainsi la chaleur de iqu figure, queje sentais déjà brûlante, et où je devinais mon nez tout gonflé et déplorablement lqtsant ; et,...
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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