Extrait du journal

où nous sommes est affreux. On y distingue quatre saisons qui se va lent, où à peu près : la grande saison des pluies qui va du 15 mars au 15 juillet ; la petite saison sèche, du 15 juillet au 15 septembre; la petite sai son des pluies qui se prolonge j usqu’en décembre et enfin la grande saison sèche, de décembre à la mi-mars qui est la meilleure, ce qui ne veut pas dire qu’elle soit bonne. La moyenne de la température annuelle est de 26 degrés. Tel est le climat sur la côte et dans la région des palétuviers ; nous avons peu d’indications scientifiques sur l’in térieur du royaume. Toutefois, on sait que le sol est d’une grande fertilité et que, malgré la paresse invétérée des habitants, il produit des quantités considérables d’huile de palme. Au dire des otages, le climat d’Abomey est très sain et beaucoup plus 'agréable que celui du littoral ; c’est, d’ailleurs, un phénomène général dans les ré gions tropicales lorsque, soumises au régime maritime, elles sont arrosées par de nombreux cours d’eau qui en voient des rameaux, dans toutes les directions ; mais au Bénin, comme sur une grande partie du littoral du golfe de Guinée, la présence des eaux stagnantes des lagunes rend le séjour si pernicieux pour la race blanche, que les quelques points que nous y occupons sont classés parmi les plus malsains du globe. La population est très clairsemée et l’on n’estime qu’à 250.000 les sujets de Behanzin. Celui-ci est, dit-on, un fort bel homme dans son genre, madré, intelligent et ayant de soi la meilleure opinion. Le colonel Dodds organise, on le sait, une marche sur Abomey. Quand nous y serons, serons-nous plus avan cé? ? IÎ n’y a qu’un ministre assez ca pable pour répondre à une telle ques tion, un modeste journaliste n’y suffit pas. E. F....