Extrait du journal

même fondées , des prétentions que l’on peut croire légitimes. Un de vos devoirs est de rappeler ces règles de l'honneur et du bon sens à tous les hommes qui apprécient la politique conservatrice et désirent sincèrement son triomphe. — Cette politique est au jourd’hui moins que jamais difficile à défendre , elle a été mise à l’épreuve et elle ne craint pas d'être appréciée par les résultats. La paix, il y a quelques années compromise, a été maintenue avec honneur ; l’ordre a été préservé sans recourir à l’emploi des moyens rigoureux , sans que personne ait pu ^penser le gouvernement de faire un trop large usage des pouvoirs que les lois mettent entre ses mains. Quand les collèges électoraux se sont réunis en 1842 , les questions graves et difficiles préoccupaient les esprits, elles ont été heureusement résolues. A quelle époque vit-on dans notre pays une prospérité aussi grande, aussi brillante, une sécurité aussi profonde ! Les plus grandes entreprises d’utilité publique peuvent- être accomplies sans compromettre le bon ordre de nos finances. — Ce qui, jusqu’à présent, ne s’etait jamais rencon tré, nous avons mené de front et les travaux militaires sur lesquels reposent la sûreté du pays , et les travaux civils qui augmentent a la fois sa richesse et sa puissance. Le continuel développement du travail et de l’intelligence, voilà aujourd'hui le vrai progrès des sociétés. Dans ce grand mouvemeut qui honorera notre siècle, notre gouvernement acquitte sa dette, et par l’exécution des tra vaux publics qui favorisent le travail industriel dans toutes les classes de la population, et par l’impulsion libérale donnée à l’ins truction sous toutes ses formes. Ses progrès sont a la fois les plus certains et les plus féconds. — La politique qui a obtenu le con cours de la dernière chambre peut se présenter le front levé de vant le pays. Mais si les esprits les plus difficiles sont obligés de reconnaître les bienfaits dont jouit la France au sein de l'ordre et de la paix, il faut que chacnn sache en même temps apprécier les conditions auxquels ces bienfaits peuvent être conservés et accrus. Une déviation en apparence légère de la politique a laquelle on doit ces résultats , pourrait troubler profondément une situation sérieuse , et compromettre un avenir assuré. Le gouvernement a la conviction d’avoir fait son devoir : c'est maintenant aux ci toyens à faire le leur : ils ont a choisir entre les politiques connus et éprouvés , du choix qu’ils vont faire dépendra la destinée de leur pays. Vous êtes de ceux dont la mission est de leur rappeler sans cesse la responsabilité qui pèse sur eux et l’importance des droits dont la loi les a investis. J’ai la ferme confiance que vous saurez vous acquitter de ce devoir avec honneur. L’opinion con servatrice devra sa victoire à la bonté de sa cause, loyalement et courageusement soutenue ; il ne conviendrait ni à ses intérêts, ni à votre dignité, ni à la nôtre, qu’elle triomphât par d’autres moyens. » — Recevez, Monsieur, etc. Le Ministre de l’Intérieur, Signé Dcchatbl. CATASTROPHE DU CHEMIN DE FER DU NORD. Le 8 juillet est un jour néfaste pour le chemin de fer du Nord. Vers deux heures de l’après-midi, un chauffeur qui arrivait avec le convoi de la Belgique, est tombé de la locomotive sur les rails , auprès de la station de Fives, et il a eu les deux jambes et un bras écrasés par le tender. On l’a transporté a l'hôpital Saint-Sauveur , où il est mort dans la soirée. Ce malheur n’était rien auprès de l’épouvantable catastrophe qui arrivait presqu’à la même heure auprès de Fampoux, entre Arras et Douai. Au sortir d'Arras, le convoi parti le matin de Paris, qui avait déjà éprouvé quelques retards , accéléra sa marche et atteignit une vitesse de dix à douze lieues a l’heure. 11 était composé d'environ...