Extrait du journal

Discours prononcé par S. M. l'Empereur au banquet of fert par le commerce de Marseille, en réponse au toast de AI. Paslré, président de la Chambre de commerce. • Messieurs, » Le banquet offert par la chambre de commerce » me procure l’heureuse occasion de remercier publi» quement la ville de Marseille de l’accueil chaleureux » qu’elle a fait à I Impératrice et à Moi. » Les démonstrations si unanimes d’attachement » que nous avons reçues depuis le commencement de » notre voyage me touchent profondément, mais ne » sauraient m’enorgueillir. car mon seul mérite a été • d’avoir une foi entière dans la protection divine » comme dans le patriotisme et le bon sens du peuple î français. * » C'est l’union intime entre le peuple et le Souve» rain qui fait notre force à l’intérieur comme à l’ex» teneur. et qui nous a permis, malgré de grandes » difficultés, de ne jamais arrêter notre marche pro» gressive. * Ce désir du bien, cet élan vers tout ce qui est » noble et utile, ne sauraient se ralentir aujourd’hui » que les circonstances sont plus favorables et que la » tranquillité est le vœu de tout le monde. d Si quelques murmures envieux viennent de loin » frapper ros oreilles , i.e nous en inquiétons pas , ils » se briseront contre notre indifférence comme les va» gués de l'Océan expirent sur nos côtes. » Travaillons donc de toutes nos forces à dévelop» per les ressources de notre pays : les travaux de la » paix ont à mes yeux des couronnes aussi belles que » les lauriers. » Dans l’avenir de prospérité et de grandeur que je » rêve pour la France, Marseille tient naturellement » une large place par son énergie et l’intelligence de » ses habitans, comme par sa position géographique. » A proximité du port militaire de Toulon , elle me > semble représenter sur ces rives le génie de la France b tenant d’une main l'olivier mais sentant son glaive b à son côté. » Qu elle règne en paix sur celte mer , la cité phob céenne, par la douce influence du commerce ; qu’elle » civilise, par la multiplication des rapports , les nab lions barbares ; qu elle resserre les liens des nations b civilisées ; qu’elle engage les peuples de l’Europe à b venir se donner la main sur les rives poétiques de b cette mer, et ensevelir dans la profondeur de ses » eaux les fautes jalouses d’un autre âge; enfin , que » Marseille se montre toujours telle que je la vois, b c’est-à-dire à la hauteur des destinées de la France, b et un de mes souhaits les plus ardents sera ac» compli. • Je porte un toast à la ville de Marseille, b...