Extrait du journal

On lui montra une porte placée de l’antre coté «lu grillage qui séparait en deux le parloir. Le for çat releva vivement la tête, ses dents se serrèrent, ses narines se dilatèrent. 11 commençait à flairer rer quelque chose, il entrevoyait vaguement un — Si elle entre de ce côte, repril-il, et sa veix était déjà moins calme, comment pourra-t-elle me rejoindre ici. — Mais elle ne vous rejoindra pas, dit le jeune gardien. — Ah ! elle ne me rejoindra pas ! fit-il. — Vous pourrez vous approoher de ce guichet t int que vous voudrez et causer avec elle à votre aise, fit observer doucement l’autre gardien, qui voyait les traits de Langladc se contracter et qui essayait de l’apaiser. — Alors, on m’a trompé! s’écria le forçat en éclatant. — t >n vous a promis que vous la verriez; elle va venir. — On m’a trompé, te dis-je! reprit-il avec encore plus de violence. Elle devait être auprès de. moi, à me.' côtés. Aucun grillage ne devait nous séparer. C’est une infamie! On a abusé de ma bonne loi. Si j’avais su. je ne me serais pas livré; je mcsirais dé tend u : Je l’aurai tué ce misérable ! Je vous aurais tués tous, canailles que vous êtes ! Il marcha brusquement vers le vieux gardien, qui, son trousseau de clefs à la main, l’attentit de pied ferme. —» Je veux être à côte d’elle, s’écria-t-il . je veux qu’on la conduise ici, dans celte partie «le la salle, ou bien qu’on me fasse passer de l’autre ci>lc. — Mes ordres sont précis, répondit le gardien; ce que vous demandez est impossible. — Ah! c’est impossible ! vociféra Langlade. Eh bien ! je ne me suis pas rendu. Vous ne m’avez pas arrêté. Rien n’est lait ; c’est à recommen cer ! En un tour de main, il arracha de la muraille un banc de buis qui s’y trouvait scellé; il saisit deux escabeaux, trois chaises en paille, une petite table, il les lança dans un des coins du parloir, se lit une massue avec un des pieds de la table, s’arc-bouta...