Extrait du journal
en passant, que la note annonçant cette campa gne et que je vous avais signalée, n’a point été contredite. Il y a bien aujourd’hui une lettre de M. de Cazenoves aux journaux qui l’avaient re produite, mais cette lettre se borne à démentir le bruit que le comte de Chambord ait blâmé les députés royalistes qui avaient voté la prorogation des pouvoirs du maréchal. En résumé, on croit généralement qu’une scission ne pourra être évitée dans le sein de la droite, et que 23 à 30 voix extrêmes — mais pas plus — s’associeront à la nouvelle levée de bou cliers de M. L. Brun et de ses compagnons. Ce n’est pas là un chiffre bien redoutable. Ce sont probablement les incertitudes au mi lieu desquelles nous vivons qui ont permis aux bruits concernant la fusion de revenir encore sur l’eau. On a raconté que de nouvelles propositions avaient été portées au comte de Chambord, que la Commission des Neuf se réorganisait sous la présidence du général Changarnier. Dans tout cela, il n’y a rien de sérieux. Le comte de Cham bord n’est pas favorable à la reprise de pour parlers qui sont demeurés jusqu’à présent inu tiles, et les princes d’Orléans ne se montrent pas disposés à les reprendre. Leurs concessions du mois d’août seraient, dans leur pensée, l’extrême limite de ce qu’ils pouvaient faire et promettre; leur dignité leur paraît engagée à ne pas aller plus loin. En revanche, il est toujours question d’efforts entrepris pour le propre compte de ces princes et auxquels on associe maintenant M. Guizot. Mais le vieil homme d’Etat n’a jamais incliné que vers le stathoudérat, ce qui exclurait presque fatalement le comte de Paris au profit du duc d’Aumale. Je ne note, au surplus, ces on-dit que pour vous montrer combien tout pa raît fini et rompu entre les deux branches de la « maison de France. » La nouvelle d’une indisposition grave du comte de Chambord, qui avait été démentie par les partisans de ce prince, se trouve confirmée de plusieurs côtés à la fois. 11 parait certain qu’il a été frappé d’un attaque d’apoplexie, qui n’a point laissé de traces sérieuses, mais qui enfin est un avertissement. Je sais que le monde lé gitimiste en a été beaucoup plus ému qu’il n’a voulu le laisser voir. La séance que nous avons eue hier à Versailles n'est pas de nature à faire avancer beaucoup le vote des derniers impôts restant en suspens. Ce pendant, le terrain a été un peu déblayé par le rejet des amendements Lorgeril et de Tiilancourt proposant une taxe sur le gaz. On a rejeté ces propositions surtout par crainte de faire une position difficile aux villes qui ont des traités avec les concessionnaires d’éclairage. En somme il est assez juste de considérer tout droit sur le gaz comme un impôt municipal et, par consé quent, de n’y point faire de prélèvement au pro fit de l’Etat. Par suite du vote d’hier, nous res tons en présence des projets de taxe sur le sel, sur le sucre, et le premier a, je crois, toutes chances d’être adopté, surtout si les partisans de la proposition ministérielle obtiennent le scrutin secret, que leur intention est de deman der. Cette surtaxe a surtout contre elle son im popularité, argument qui disparaîtrait si les votes favorables pouvaient être soustraits à la connaissance des électeurs. Peut-être même alors se trouvera-t-il des députés pour demander qu’elle soit élevée à 10 centimes par kilog., le droit indivisible de 05 n’étant jamais supporté par le détaillant ; mais par le consommateur seul. La, commission des Trente a eu aujourd’hui séance pour entendre la lecture du rapport de M. Batbie sur la loi électorale. Je ne sais encore, a l’heure où j’écris, quelles observations ont été présentées, mais le dépôt de ce rapport est tou jours considéré comme ne pouvant avoir lieu avant la semaine prochaine. Quant à la prorogation de la Chambre, la date reste toujours un peu incertaine. Quelques-uns l’avancent jusqu’au 20; la plupart doutent que nos députés se séparent avant le 23. La session d’été commencerait, dit-on, à la fin d’avril ou dans les premiers jours de mai. C’est du moins ce que le gouvernement compte proposer. Pen dant toutes les vacances, assure-t-on, le Prési dent de la République s’installerait à l’Elysée. Puisque le nom du maréchal vient sous ma plume, ce serait le moment favorable pour vous rendre compte de la grande fête donnée avanthier, en son honneur, au Tribunal de commerce. Si je m'abstiens, c’est que j’ai été devancé de vingt-quatre heures par tous les journaux et que d'ailleurs cette fête mérite un récit spécial. Je me borne à constater que l’accueil fait au prési dent a été très-sympathique et que toutes les...
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Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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