Extrait du journal

Nous trouvons dans nos correspondances d’intéressants détails sur la physionomie de la Chambre avant l’ouverture de la séance de lundi : En attendant l’ouverture de la séance publique de l’Assemblée, les diverses frac tions parlementaires se sont livrées à de nouvelles délibérations particulières pour arrêter leurs plans d’attaque ou de défense. Le centre gauche s’est réuni sous la prési dence de M.Léon de Maleville. Les diverses questions que peut faire naître la démis sion du ministère — démission apparente ou définitive — ont été discutées. Aucune résolution n’a été prise. On attendra les propositions qui seront faites par les amis du ministère et on agira suivant les cir constances. Ont pris la parole, entre autres, MM. Picard, Casimir Périer, Brixe, Jules de Lasteyrie, Ricard... L’extrême droite a tenu hier une réunion dans son nouveau local, rue Colbert 13. L’extrême droite paraît résolue à soutenir le gouvernement pour la remise à l’ordre du jour de la loi des maires. M. de la Rochefoucauld-Bisaccia, ambas sadeur de France à Londres, est de retour à Versailles depuis ce matin. Il est 2 h. 10, l’enceinte parlementaire est encore presque complètement vide. Les députés sont réunis dans les bureaux pour nommer les commissions mensuelles. A l’issue des bureaux de la chambre, les bu reaux dirigeants de diverses fractions de gauche doivent se réunir à l’effet de con certer une action commune dans l’impor tante délibération qui va s’engager. A l’heure où nous écrivons, on ne sait rien encore des décisions qui pourront être prises. A 2 h. 15, M. le président Buffet arrive et prend place à son fauteuil. Peu de monde dans la salle. En revanche, les tribunes publiques sont, depuis plus d’une heure, envahies par la foule des curieux. A l’entrée de la porte du Maroc beaucoup d’autres attendent qui, probablement, ne pourront trouver place. Les huissiers et leur chef, M. Bescherelle, sont sur les dents. La con signe a été renforcée. Nul ne peut entrer, s’il n’est régulièrement muni d’une carte....