Extrait du journal

l la jetée dans tous les sens et explorer toutes les cavités, toutes les anfractuosités, l’ennemi, c’est-à-dire la tigresse, reste invisible. Afarseille, 4 heures. La tigresse n’a pas encore été aperçue .Les f>lus sérieuses mesures ont été prises pour isoer complètement de la ville 1h partie de la jetée où la bête s’est réfugiée. Toutes les issues de la jetée donnant sur les quais ont été' fermées solidement à l’aide de madriers et de bâches et il est interdit au public très nombreux qui se presse dans les environs de s’approcher de cette zone, qui est gardée par de nombreux gen darmes et des gardiens de la paix. Alarseille, 8 heures, La nuit est venue. La tigresse royale est toujours invisible. Des gardiens de la ménagerie Alexandre ont déposé sur la jetée des quartiers de viande empoisonnée. Par mesuré dip précaution, pour éviter la fuite de l’animal en ville, de puissantes lampes à acétylène ont été posées sur les barrages improvisés. Marseille. 10 heures. Le préfet des Bouches-du-Rhône, accompa gné de son chef de cabinet ,s’est rendu sur les lieux pour s’assurer que toutes les mesures de sécurité avaient été prises. Marseille, 11 heures. Un ancien dompteur ,M. Bouscot, s’est mis à la disposition de 3f. Cochonnet, commissaire de police de la Joliette, pour essayer de cap turer ou d’empoisonner la tigresse ? Comme on lui offrait un fusil de guerre, le courageux dompteur a répondu: « C’est inutile, un couteau me suffira si la bête veut se jeter sur moi.» Et 31. -Bouscot est parti sur les quais, armé simplement d’un couteau à cran d’arrêt 31. Rambaud, le marchand de fauves qui a vendu la tigresse, déclare que cette bête est d’une grande férocité et extrêmement ombra geuse; elle pourrait très bien rester deux ou trois jours sans se montrer si le moindre bruit la met en défiance, mais au troisième jour, poussée par la faim, elle tentera quand même de franchir le cordon qui l’entoure....