Extrait du journal

stupide , le baronnet poursuivit d'un ton calme et froid: — Je ne suis pas un juge d'instruction , et je n’ai pas mission de pourvoir le bagne ; mais je suis maître de vous , maître de votre liberté , de votre considéra tion , et je vais voir si je puis tirer un parti convena ble de cette situation... M. de Beaupréau crut qu’il était tombé dansles mains d’un de res hommes qui font chanter par la possesrion d’un secret , et il se bâta de dire : — Voulez-vous de l'argent ? dites, quelle somme vous fant-il ?... Williams se prit à sourire. Les instincts avares et cupides de M. de Beaupréau livrèrent alors un combat acharné à la terreur qui le dominait encore : — Je ne suis pas... riche... murmura-t-il; mais en fin... dites... parlez I... Le baronnet haussa les épaules : — Allons donc, mon cher , dit-il, il me faut mieux que quelques chiffons de mille francs. M. de beaupréau frissonna : — Vous voulez donc me ruiner? murmura-t-il avec angoisse. — Il est certain, répondit tranquillement Williams, que je ne ferais guère qu'une bouchée de votre fortune... M. de Beaupréau devint livide, et eut le courage de s’écrier : — Mais tuez-moi donc tout de suite, alors 1 — Rassurez-vous , dit Williams , ce n'est point à votre fortune que j’en veux. Ecoutez-moi... M. de Beaupréau poussa un soupir de soulagement, et regarda Williams avec une stupeur croissante. — Vous avez une fille , continua le baronnet, une fille que j’ai fait danser la nuit dernière ? — Oui... balbutia le chef de bureau. — Vous avez accordé sa main à M. Fernand Ro cher ? — C'est vrai. *' — Vous avez eu tort, mon cher monsieur . car vo tre fille me plaît, et il m'a pris fantaisie de l'épouser. L’étonnement de M. de Beaupréau , à ces paroles , atteignit les dernières limites. — Ecoutez , poursuivit Williams , je sais vos affai res aussi bien que vous. Hermine n’est pas votre fille......