Extrait du journal

tente de maintenir le prix de l'argent à six pour cent quand il est à deux ou trois pour cent à l’étranger, n’accepte encore que très-difficilement les bordereaux qu’on lui apporte. Certes, per sonne plus que nous n’a été heureux de rendre hommage à la prudente et habile direction qui a permis à notre grand établissement de crédit de sortir à son honneur de la crise terrible que nous venons de traverser ; mais aujourd’hui les temps sont changés, nous sommes dans une pé riode de renaissance ; le numéraire afflue à la Banque, les billets en circulation diminuent dans de fortes proportions, et l’Institution de la rue de la Vrilière peut parfaitement réduire le taux de son escompté à S Ü[0, sans péril pour ses res sources disponibles C’est là une question capi tale pour le monde des affaires; les commerçants et les industriels ont plus que jamais besoin d’être aidés, et faire payer six pour cent le crédit, c'est beaucoup trop cher, puisqu'à Londres il ne vaut que 2 0|0. Les régents de la Banque de France ont trop d'équité et de patriotisme pour vouloir laisser plus longtemps nos nationaux dans un tel état d’infériorité sous le rapport du Crédit ; ils savent très-bien que l’argent à bon marché est un des éléments indispensables dans la lutte économique que nous soutenons contre la con currence étrangère, et il faut espérer qu’ils ne tarderont pas à donner à l’opinion publique satis faction entière sur ce point important....