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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 25 septembre 1853

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
25 septembre 1853


Extrait du journal

Le maire d’Ailly, entouré de son conseil municipal, s’est ap proché du wagon de Leurs Majestés et leur a adressé un dis cours suivi des cris de Vive l’Empereur! Vive l’Impératrice! ré pétés avec l’enthousiasme le plus chaleureux par les populations nombreuses des campagnes environnantes, qui avaient envahi la gare. Le convoi ayant dû s’arrêter près d’un quart d’heure à cette station, l’Empereur et l’Impératrice, debout à la portière de la voiture, se sont livrés avec complaisance à l’empressement ex pansif de cette bonne population picarde. Le préfet de la Somme a remplacé à cette station le préfet de l’Oise dans le wagon impérial. A Boves , même empressement de la part des populations des villages voisins, toujours les cris mille fois répétés de: Vive l’Empereur! Vive l’Impératrice! La population d’Amiens, quoique sachant bien que dans quel ques jours Leurs Majestés, en revenant de Boulogne , séjourne raient dans leur ville, s’était portée en grande affluence à Longeau , point où se trouve la bifurcation du chemin de fer du Nord et de celui de Boulogne. Plusieurs compagnies de pompiers sous les armes étaient ran gés en bon ordre dans la gare de Corbie qui était parfaitement décorée d'écussons, de drapeaux et d’emblèmes en l’honneur des augustes voyageurs. Des jeunes filles vêtues de blanc ont jeté, au moment du passage, des fleurs à Sa Majesté l’Impéra trice. Après avoir passé cette station, le train impérial s’est arrêté à Albert, dernière station du département de la Somme. Une estrade avait été disposée dans la gare, le sous-préfet de Péronne, les membres du tribunal civil, les autorités municipales et des dames en brillante toilette y avaient pris place ; au bas étaient rangées la garde nationale et les corporations ouvrières avec leurs bannières. La foule était échelonnée sur le quai. A la vue du convoi, toute cette population a fait entendre les plus formidables applaudissemens mêlés aux acclamations les plus énergiques de: Vive l’Empereur! Vice [Impératrice! Leurs Majestés ont été reçues dans cette gare par M. le comte Duhamel, préfet du Pas-de-Calais, le général Grant, comman dant de la 3e division militaire. Ces fonctionnaires sont montés dans le convoi, et le train a repris sa marche. A quatre heures vingt minutes, Leurs Majestés mettaient pied à terre au débarcadère d’Arras. Dans la cour s’élevaient deux tentes élégamment décorées, sous lesquelles Leurs Majestés ont été reçues par les autorités. L’Empereur et l’Impératrice sont ensuites montés en voiture découverte pour entrer en ville, au bruit du canon , des fanfa res et des acclamations d’une population innombrable. A mi-chemin entre le débarcadère et la porte s’élevait un magnifique arc-de-triomphe dû au pinceau d’un décorateur émé rite, M. Gambon. Sur le frontispice, on lisait ces mots : A NAPOLÉON III, LA VILLE D’ARRAS. Des dorures assez rares complètent, relèvent les ombres et les couleurs foncées dont le peintre a surtout fait usage, et qui donnent à son œuvre un caractère imposant. A l’entrée de la ville et jusqu’à l’extrémité de la rue SaintJean-Ronville, des trophées surmontés de couleurs nationales rappellent tour à tour au souvenir tout ce qui illustre les peu ples et les rend forts. Ce sont les lois divines et humaines (la Bible d’un côté, le Code Napoléon et la Constitution impériale de l’autre), l’agriculture, le commerce, l’industrie, les sciences, les arts, les armes, sauvegarde des lois et leur sanction suprême. Le long de la rue Saint-Jean-Ronville, deux charmantes faus ses portes ont été exécutées : la première, d’après les ordres de M. llarlé d’Ophove ; elle se compose de deux colonnes délicates reliées par un aigle tenant dans ses serres une guirlande de ver dure. Sur une guirlande on lit : Vive l’Empereur 1 A Napoléon III! sauveur de la patrie ! Vive l’Impératrice ! La seconde fausse porte est d’un genre de décoration tout mo derne: deux aigles la surmontent, et sur le fronton est placée cette inscription latine....

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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