Extrait du journal

de police, celle pièce d’accusation ne peut vous être remise; je vais la déposer au greffe. Après ccs incidents, la gendarmerie fut mandée et transporta Picou à la maison d’arrêt. VIII Le clerc amoureux. Tête avait pour clerc un jeune homme nommé François, fils d’une pauvre femme du faubourg. François travaillait comme un nègre, et gagnait quarante francs par mois, somme énorme dans les études d’huissier. Avec les quarante francs, François nourrissait sa mère, la logeait, et trouvait encore moyen d’ s’ha biller d’un habit noir, car les relations qui l’ap pelaient au tribunal nécessitaient une tenue dé cente. — François, ôtez vos bouts démanchés, dit Tête après sa conférence avec Blaizot. Toutes les lois qu’il envoyait son clerc en course, l’huissier débutait par ces paroles : *— Otez vos bouts de manches. François obéit et ploya ses bouts de manches, qu’il rangea dans un coin du pupitre; mais ses' bouts de manches ne semblaient avoir servi qu’à faire reluire davantage les coudes du pauvre babil. On se serait miré sous les coudes de l’habit. François se leva lentement;!! paraissait, craindre de sc faire voir en pied. Qu’on pense à l’effet que devait produire l'habit du gros et court patron sur le dos d’un jeune homme long et maigre; car tous les deux ans Tête récompensait son clerc en lui faisant cadeau de son vieil habit. Beaucoup trop large pour la poitrine, l'habitélait trop court pour les bras et rappelait celte situation comique des collégiens qui grandissent tout d’un coup, sans parvenir à pousser leurs vêlements dans cette croissances La taille ..... « ait au milieu de l’épine dorsale; le pantalon, quoique plus convenable, faisait froid à regarder. Forcé de porter du noir, François ache tait du lasting, qui est une cruelle étoffe d’hiver. Le reste du costume, le chapeau,le gilet et les sou...