Extrait du journal

FLORENT ET JUSTIN, ou Les deux Ouvriers. (Dialogue). Florent. Au pied de ccs tilleuls, Florent dit le Songeur, Invite à respirer Justin le Travailleur. Justin. Si je dois au travail le surnom qui m’oblige , Tu n’en portes pas un dont le sens te corrige: Tu n’as ripn fait encore, hier et ce matin. Florent. Il est bon de réver un plus heureux destin. Justin. Tu désertes le poste, ou des larmes de rage S’échappent de tes yeux quand tu viens à l’ouvrage. Florent. Mon droit... Justin. On connaît mieux son droit que son devoir, L’un, on ne l’entend pas ? l’autre on le fait valoir , On a reçu du ciel l’ingénieuse adresse ? On prétend réussir au gré de la paresse ; On ne doute de rien dans la verte saison I Florent. Et si j’en appelais à la vieille raison ? Justin. Et si tes beaux discours n’ont plus rien qui m'impose ? Florent. On peut n’avoir pas tort, même en perdant sa cause -, Je parlerais longtemps si j’étais avocat, Toi, juge, écoute au moins quelques mots du débat : Hors le juste et le vrai, dans le monde tout change ; Imagine établi ce qui te semble étrange : Un ordre social conçu d’après les plans Que propose pour nous, depuis vingt ou trente ans L’habile économiste ou Fardent philanthrope, Et voilà le progrès qui triomphe en Europe ; Un merveilleux calcul aux chances du hasard...