Extrait du journal

La gelée a repris depuis quelques fours avec une nouvelle rigueur. Jeudi le thermomètre était le matin à 11 degrés ; vendredi l’intensité du froid a diminué, le thermomètre n’est descendu dans la nuit qu’à 7 degrés bio; hier malin à 7 heures il marquait 8 degrés. On parle de nouveaux accidents occasions par le retour du froid. Une réflexion déchirante est venue plusieurs fois nous attrister pendant ces derniers jours. Nous nous plaignons de l’intempérie cruelle de la saison , nous qui jouissons de presque toutes les commodités qu’une civilisation raffinée peut offrir ! Que doit-il donc en être des familles qui, privées du travail par faute de la mauvaise saison, et manquant de pain et de bois, doivent à la fois lutter contre les horreurs du froid et de la faim. On ne peut malheureusement pas se dissimuler qu’il n’existe à Troyes plusieurs familles qui se trouvent dans cette cruelle position. Il serait donc bien pressant que des secours extraordinaires vinssent, comme dans beaucoup d’autres villes, alléger les maux que causent des froids plus rigoureux que de coutume. Nous voyons qu’à Paris, à Lyon, à Rouen et dans un grand nombre de villes d’un ordre inférieur comme Orléans, Pau, St.-Etienne,etc., des mesures extraordinaires sont prises par l’autorité concurremment avec les citoyens. Les maires de Pérugueux, Dijon et Metz, ont mis à la disposition des...