Extrait du journal

(( Je veux une Révision sérieuse de la Constitution, une Révision entière,libre, toute pour le peuple, car sache-lc bien, peuple,sous les apparences du maître, tu n’es toujours qu'un esclave! « Eh bien ! le Sénat ne voudra pas de cette Révision. Le Sénat est une entrave à la réalisation des réformes demandées et la négation de la souveraineté nationale. Qu’on ne m’accuse pas de faire au Sénat une guerre déloyale ou de manquer de courtoisie à l’égard de votre sénateur qui tout à l’heure me disait encore : « Nous serons souvent adversaires, nous resterons toujours amis. » Mais je dis que, dans de telles conditions, si j’étais au Sénat, je ne vaudrais pas mieux que les sénateurs. » DISCOURS DE M. MAD1ER DE MONTJAU, à la réunion électorale du 26 septembre 1885, à Montélimar. Les opinions de la Vieille-Barbe ont changé depuis 1885. Aujourd’hui M. Madier de Montjau est un des plus fermes soutiens du Sénat, un des plus chauds partisans de la politique ferryste et un adversaire des plus déclarés de la Révision dont il proclamait si haut l’absolue nécessité. La fureur du vieil énergumène contre le Sénat s’est apaisée au contact mielleux du sénateur Loubet, dont loin d’être « l’adversaire », il n’est plus que l’ami dévoué en opportunisme. Les électeurs jugeront de la bonne foi de cet histrion politique....