Extrait du journal
bonheur de lui plaire, avec quelle sécurité je la lui donnerais ! i Son mari, plaisantant, avait répondu : — Vous lui faites donc l’honneur de le ! croire capable de celle folie : un mariage d’amour? — Oui, avait riposté Eliane sérieusement. Et c’était, dans sa bouche, tout un éloge. A la mort d’Edilbert, Jacques de Chasselot s’était montré, parmi tous, le plus désolé et le plus empressé des amis, et quand Mme de Crussec avait quitté Saint-Germain, il avait été le plus récalcitrant à se soumettre à sa dispa rition complète. — Oh ! lui avait-il dit, ne plus vous revoir, jamais, peut-être 1 Je vous en prie, ne m’im- j posez pas celle épreuve ! Vous étiez, vous et ! Edilbert, mes deux meilleures affections, les ; deux seules sincères, peut-être, de ma vie * d’orphelin; n’est-ce pas assez d’en avoir perdu i une, voulez-vous me priver de l’autre ? Eliane avait été touchée, mais avait résisté, j Non, rien, rien du cher passé ne devait la suivre dans sa retraite, rien, hors le souvenir ! Après deux mois, un soir, rentrant rue Erlan ger, elle aperçut, sur l’étroit trottoir, un homme se promenant avec une lenteur d’attente. Lors qu’il la vit, vivement, il s’avança vers elle et l’abordant : — Ah 1 madame, enfin je vous retrouve ! Elle recula, d’abord un peu surprise, puis très émue, parce qu’elle venait de reconnaître Jacques de Chasselot. Elle n’essaya point, pourtant, de feindre ni de se dérober, mais avec son triste et doux sourire : — C’est ainsi que vous respectez ma prière, monsieur de Chasselot, ou bien est-ce le hasard que je dois accuser 7 dit-elle. — Le hasard n’a rien à voir là dedans, ma dame, fit franchement l’officier. Vous n’avez pas eu plutôt quitté Saint-Germain que je me suis mis en campagne pour connaître le lieu de votre retraite. Je ne voulais pas vous imjiortuuer de ma présence, mais, au moins, savoir ou je pourrais, uo jour, retrouver votre ei obère...
À propos
Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.
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