Extrait du journal
pas cessé de travailler à son instruction; Je sorte qu’il se trouvait, à vingt ans, posséder un fonds de connais sances remarquables pour un paysan. Avec le temps, il s’était composé une petite bibliothè que de livres instructifs et moraux. Plus tard, la petite « librairie » du charretier de la bour, s’était accidentellement augmentée du Grand Albert, d’une historiette de la sorcellerie et d’une Clef de Salomon, ouvrages achetés par lui, en bloc, à un colporteur qui passait dans le village et avait besoin de vendre ces livres pour s’acheter à manger et prendre gîte. Il s’agissait là d’une bonne action autant que d un achat de bouquins. Jean Loysel se laissa aller. If tira sa bourse de cuir et y prit les deux francs que lui demandait le colporteur, pour lui céder ces livres, grossièrement imprimés et, sans doute, fourmillant de fautes en tout genre. Le goût que montrait Jean Loysel pour l’étude, — pour « la lecture », comme on dit au village, — avait suscité des ennemis au pauvre savant, auquel on ne pardonnait pas de préférer lès livres au cabaret, au do mino et au jeu de balle. On accusait le charretier de labour de l'aire le fier, de mépriser des gens qui le valaient bien, de vouloir sortir de sa sphère, troquer sa blouse contre une redingote. Ces imputations allèrent d’abord « rasant la terre » puis elles acquirent plus de consistance, pour arriver à revêtir un caractère agressif. . Cette haine sourde , qui couvait depuis plusieurs années, paraissait devoir s’éteindre faute d’aliments nouveaux, lorsqu’un des détracteurs de Jean Loysel, sous prétexte de loi demander un renseignement géo graphique, parvint à lui faire ouvrir en sa présence, le coffre où il serrait ses livres, dont il put reconnaître les titres. Le lendemain, tous les ennemis de Jean Loysel sa vaient qu’il possédait le Grand-Albert, une histoire de la sorcellerie, et la Clef de Salomon.’ Deux mois après, le charretier de labour passait pour sorcier. Jean Loysel apprit bientôt cette nouvelle méchanceté de ses ennemis et la méprisa, comme il avait méprisé les autres. A quelque temps de là, un dimanche, le charretier de labour entrait dan* Péglrçe — (car ce suppôt de Sa tan allait à la messe) — en même temps qu’une jeune fille du village, qu’il avait à peine remarquée jusqu’a-...
À propos
Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.
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