Extrait du journal

mains de ma mère. Et puis après ? Le geste n'en aurait pas moins été fait ! Et. en même temps que celle réflexion se fichait dans mon cerveau, connue une tié die acérée et vénéneuse, je demeurai clouée de stupeur sur la barre d'appui de nia fe nêtre : Xavier, il était là, en lias, arpentant songeur et sombre, le trottoir d’en face, les yeux rivés sur la porte d'entrée de notre maison. Saul doule il allcndait et guettait, soit ma rentrée, soit ma sortie. Je faillis crier... Et puis, je bondis, me précipitai, dans l'antichambre, sur mon cha peau, un vêtement... —• Qu’est-ce qu’il y a ? Tu sors ? Où vastu, questionna maman soupçonneuse et ap parue soudain sur le seuil de l’atelier ? — Non... je cherchais quelque chose ; ce n’est rien, dis-je l’air accablé et indifférent. Car elle ne m’eût pas laissée sortir seule, je 1«“ savais : et il valait mieux qu’elle ne se doutât pas que Xavier était là. Je rentrai dans nia chambre, je courus à la croisée... Xavier allait et venait, toujours de son pas nonchalant et absorbé, instinctivement, j'é tendis le bras, je fis des signes au dehors, pour attirer son attention... • Mais il ne levait pas les regards plus haut que le fronton de notre porte... Eh quoi ! si près l’un de l'autre, ne nous rencontre rions-nous pas ? Une angoisse indicible m’étreignit. J’étais tentée de l’appeler. Dans mon impuissance, je lia* tordais les mains, et des larmes de désespoir m’embuaient les paupières... Le crépuscule tombait. Déjà une brume violette estompait le faite des maisons... Je ne quittai pas le bien-aimé des yeux, je m'emplissais les yeux de lui... Dans un ins tant, il partirait.» N’aurait-il rien eu do moi? Et en effet, voici qu’il se dirige vers la voiture qui, depuis deux heures, est arrêtée...