Extrait du journal
Les Bombardiers américains écrasent la ville de Rennes Plus de 250 morts Lundi après-midi, l'aviation améri caine se livrait à une inqualifiable agression sur Rennes et sa banlieue, déversant une grande quantité de bom bes. Le chiffre des morts, on le sait, atteint aujourd’hui 250, mais tout laisse prévoir que cette lugubre liste n’est pas définitive. En effet, sous les décombres des immeubles détruits, on retire sans cesse de nouveaux cadavres noircis, dé chiquetés. méconnaissables. Des scènes déchirantes se renouvellent devant les baraques du Centre d’accueil, dépôt mortuaire que comble de cadavres mu tilés la sauvagerie des bombardiers américains. Que ceux-là qui, n’ayant point été touchés dans leur chair, seraient tentés d'absoudre, viennent donc quelques se condes méditer quand un père, une épouse, un mari s’effondre en sanglots devant ces lambeaux de ce qui fut un être cher. D’un ménage de cinq person nes. il ne reste plus aujourd'hui qu’une femme aveugle dans un lit d'hôpital. Cela, on ne le pardonnera jamais à ceux qui, pour échapper aux risques du combat, ont lâché leurs bombes n’im porte où. N'en a-t-on pas compté vingt et une dans le seul cimetière de l’Est ? La population endeuillée, en cortège silencieux, parcourt les quartiers éprou vés. Une des principales avenues semble avoir été bouleversée par un véritable cataclysme. De place en place, ce ne sont que de vastes entonnoirs. A droite, à gauche, des toits éventrés, des maisons croulantes. Même spectacle sur un bou levard où plusieurs immeubles sont dé truits. A une extrémité de la ville, une école a eu sa façade découpée en tranches. Si les classes n’avaient pas chômé ce jour-là. les enfants n'auraient pas échappé à la mort. Dans la plupart des rues de la ville, on aperçoit de nombreuses maisons écroulées. Partout c’est le même spec tacle désolé de destruction aveugle. Le point principal de chute des bombes présente une masse de ruines encore fumantes et on y travaille activement à fouiller les décembres pour arracher les victimes encore ensevelies. Avec une abnégation qui n’a d’égal que leur cou rage, de jeunes secouristes aident les membres de la défense passive aux tra vaux de déblaiement. Les funérailles nationales des victi mes sont célébrées aujourd’hui, jeudi, à la cathédrale, sous la présidence de l’archevêque et en présence des autorités....
À propos
Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.
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