Extrait du journal

L’assassin outrage sa victime Les historiens de la Grande Révolution rapportent le fait suivant : Quand la tête de Charlotte Corday fut tombée, un valet de bourreau s'en saisit et la souffleta. Cet ignoble outrage ne pouvait évidemment avoir pour auteur qu'un torche-guillotine de la plus basse espèce. Eh bien, ce dernier vient de trouver un imitateur dans la personne du souverain maitre du Reich. Hitler a fait ça : après avoir assassiné la Pologne, il a insulté sa victime et lui a craché au visage ! Car toute la première partie de son discours devant le Reichstag, n'est rien d'autre : un crachat, un ignoble crachat à l'adresse de la nation martyre. Au cours de la bataille pour Varsovie, des combattants alle mands s'étaient honorés en reconnaissant la vaillance des soldats polonais. Un correspondant italien n'avait pu cacher son admiration en racontant l'héroïque folie de la cavalerie polonaise se jetant au galop contre les monstrueux chars d'assauts de l'armée allemande. Hitler aurait diminué la honte de sa victoire en rendant hom mage à son ennemi. Cela eût coloré son triomphe d’un minimum d'humanité. Il ne l'a pas fait ; il a fait le contraire, affirmant que, si l'armée polonaise avait tenu jusqu'au V octobre, cela n’était dû qu'à la « magnanimité allemande ». Ailleurs, il se vante d'avoir détruit tes légendes qui pouvaient se former autour des armées polonaises. Ce faisant, Hitler montre, une fois de plus, qu'il n'a rien d'un véritable soldat. Un assassin, un bourreau, un valet de bourreau, tel celui qui souffleta la tête coupée de Charlotte Corday, voila l'homme ! Après quoi, il peut plastronner et cabotiner. Une telle bassesse d'âme, disons plus simplement, une muflerie aussi intégrale ôte toute espèce de valeur èi ce qu'il peut dire. Ses accusations contre la Pologne sont bouffonnerie pure. Ce n’est plus, comme dans la fable, l'agneau qui trouble le breuvage du loup, mais l'agneau qui veut manger le loup... Telle est la san glante baliverne que Hitler voudrait nous faire avaler. Quant à ses intentions de paix, elles sont exactement celles de l'assassin qui, ayant mis par terre et détroussé sa victime, souhaite qu’on lui laisse le temps de serrer son butin, et de préparer un autre crime. En attendant, qu’on ne lui parle pas de restituer quoi que ce soit l Ce qui a été bon à prendre est encore meilleur à garder... « Ayant honoré la Pologne de ses outrages, écrit, dans le Figaro, .V. d'Ormesson, Adolf Hitler s'est tout d'un coup calmé et s’est efforcé de prendre un ton bienveillant pour parler de ses « relations » avec les autres pays et se poser en champion de la paix en Europe. Cependant, il a avoué qu'il n'avait été fidèle qu'à une seule parole : détruire le traité de Versailles, et que cette parole, il ne l’avait donnée qu’au peuple allemand. Il est un autre serment, pourtant, qu’il avait fait à ce peuple : lui conserver la paix. Son seulement il ne l'a pas tenu, mais il a délibérément jeté l’Allemagne dans un abime de guerre... € Les « propositions » que l’homme d'Etat parjure a esquissées, à la fin de son discours, en vue d'un « règlement européen » qui consacrerait simplement l’hégémonie allemande en Europe, ne valent même pas la peine d'être indiquées. Elles sont d ailleurs aussi vagues que théoriques. Adolf Hitler prétend même recevoir des colonies « en rapport avec l’étendue du Reich ! » L'Autriche, la Bohême, la Moravie, la Slovaquie, la Pologne ne lui suffisent déjà plus.:. » En vérité, aucune conversation avec Hitler n’est aujourd hui possible que celle que nos canons ont commencée avec lui, en avant de la ligne Maginot. Tout le reste n'est même pas de la littérature. Louis Mercier....