Extrait du journal

une occasion facile de s’expliquer sans retard dans le message qu’il a adressé aux Chambres et il avait le temps de réfléchir, puisqu’il n’a fait connaître sa pensée que le troisième jour après son élection. M. Loubet n’a pas mis le temps à profit et a laissé échapper l’occasion. Dire que le message confirme les inquiétudes des patriotes, serait exagéré ; dire qu’il les dissipe, serait faux. A l’exception d’un sentiment d’irritation contre les égarés, c’est-à dire contre ceux qui crient ce que beaucoup d’autres pensent, il est impossible de découvrir dans l’écrit présidentiel Vidée dirigeante d’un homme d'Etat. La bana lité des formules ne recouvre que le vide. Il faut attendre respectueusement que, à défaut des paroles, la lumière se fasse par les actes ; mais il est nécessaire de dégager de suite la conclusion qui résulte des faits euxmêmes. En entendant les clameurs qui ont accueilli leur vote, les membres de l’Assemblée natio nale ont dû comprendre qu’ils représentaient bien peu Vop;uion du pays, et le pays à son tour a dû se rendre compte de la faute qu’il commet à chaque élection, en choisissant si mal ses mandataires. La faute initiale est aux électeurs ; voilà ce qu’il ne faut pas oublier. N....