Extrait du journal

— Des faits récents qui se sont passés sur les ateliers du chemin de fer, honorent trop les ouvriers pour qu’ils ne soient pas consignés dans les colonnes du journal. On sait que le gouvernement voyant les travaux particuliers s’arrêter sur tous les points de la France, a dû réserver tous les travaux publics pour les ouvriers natio naux; les entrepreneurs ont tlonc été invités à n’employer d’ouvriers étrangers qu'à dé faut d’autres. Par suite dë celle mesure, un certain nombre de Belges qui travaillaient aux environs de Ccupvray ont dû cire congédiés ; mais malheureusement l’entre preneur qui les occupait trouva difficile ment le numéraire nécessaire pour les payer, et ils restèrent plusieurs jours sans travail et presque sans pain, attendant leur solde. Pendant cet intervalle un faux bruit se répandit parmi les ouvriers nationaux ; on leur dit que les Belges congédiés se condui saient mal, el menaçaient la tranquillité pu blique ; aussitôt ils quittent leur travail et se rendent à la course au lieu qu’on leur avait signalé comme le théâtre du désordre. En leconnaissant qu'ils avaient été dupes d’une fausse nouvelle, ils montrèrent natu rellement un vif regret d’avoir été dérangés de leur travail sans motif sérieux ; mais ils ne voulurent pas que leur déplacement fût sans utilité, ils désirèrent savoir dans quelle situation se trouvaient les Belges congédiés, et, voyant que ces hommes mouraient de faim, ils ne voulurent pas quitter Coupvray avant de leur avoir fait distribuer du pain. Ils retournèrent ensuite à leurs travaux aux cris de Vive la République! Peu de jours après, c’était l’époque de la paye. Il était dû un mois de salaires sur les ateliers; l’entrepreneur ne put pas trouver les fonds nécessaires pour payer...