Extrait du journal

LA CURE MERVEILLEUSE. Nul médecin, a dit un poète grec, ne prend plaisir b la santé de ses amis même. Pourquoi cela? Est-ce impatience d’exercer son art ? est-ce pour témoigner un tendre intérêt b ses amis, dans le même sens b peu près, que le Médecin malgré lui, dit au maître de la maison : Je voudrais que vous fussiez malade, Monsieur, pour prouver com bien je suis prêt b vous rendre service. Quoiqu’il en soit, voici l’histoire de la Cure merveilleuse. Un jeune docteur en médecine avait reçu de grands services d’un de ses amis, riche proprié taire et marié b une femme charmante. M. Alphonse Durand (c’était le nom du propriétaire ) tomba tout-b-coup malade quoiqu’il jouit en appa rence d’une santé florissante ; le jeune docteur lui donna les soins les plus assidus et les plus délicats, et, tel est le cœur humain, il éprouvait un secret plaisir b trouver cette occasion de prou ver son dévouement b son ami. Tant fut opéré et drogué, qu’après quelques semaines, le malade trépassa. La faute b qui ? probablement le mort n’avait b s’en prendre qu’a lui même de sa mésaventure, mais comme le jeune docteur avait beaucoup d’ennemis, don...