Extrait du journal
Assassinat et suicide. Mercredi dernier, dans le matinée, le bruit se répandit tout-à-coup dans le faubourg-St-Nicolas, à Meaux, qu’un assassinat y axait été commis, rue de l’Abreuvoir. Le cadavre d’une femme, qui avait disparu depuis 4 ou 5 jours, venait d'être trouvé sous son lit, portant encore for tement noué autour du cou un mouchoir avec lequel elle avait été étranglée. La rumeur s’en propage aussitôt, l’autorité accourt, et le cri public accusant le mari de la victime, le nommé (Japon (François), âgé de 58 ans, ouvrier char pentier, on apprend qu'il se trouve b peu de distance. On prend des mesures pour s’assurer de sa personne, mais lui, en défiance, s’aperçoit que le crime est découvert, qu’on vient pour le saisir, il s’enfuit se dirige au bord de la Marne, quai Na|ioléoii, et là après s’être violemment serré la gorge avec sa cravate, sorte de peine du talion, il se précipite dans l’eau. On s’empresse pour le retirer, et on y réussit en assez peu de temps, mais l’asphyxie était déjà trop avancée, et quoiqu'il palpitât encore, une saignée pratiquée par m. le docteur Charpentier ne put le rappeler à la vie. Son cadavre et celui de sa femme lurent transportés à la morgue. Alors on rappela, on commenta leurs antécé dents. Venus d’un département voisin (Capon était de Monlgerain, Oise, et sa femme, Clarisse Balié, dcMuignelay, même département) le mari après avoir travaillé quelque temps à Meaux, n’avait pas tardé par son penchant à l’ivrognerie et la paresse, à tomber dans une extrême misère. Loin de subvenir aux besoins de sa femme qu’il accablait journellement de coups, il lui avait enlevé et vendu pièce à pièce tous ses effets, tous ses vêlemens, pour boire. Lutin un jour de la semai ne dernière, il prétendit que sa femme l’avait quitté pour suivre un autre homme à Paris. Depuis ce moment, il ne cessa de rôder par la v ille abandonnant sur le pavé et à la compassion des voisins un jeune enfant âgé de sept à huit ans. Cependant le propriétaire d’une maison dans un cabinet de laquelle, au premier étage, il les avait logés par humanité, voulant rentrer en possession de celle pièce, et peut-être aussi ayant quelque soupçons, ne pouvant d’ailleurs obtenir de Capon la clé que celui-ci lui promettait tou jours sans la lui rendre, ouvrit la porte de force, et aperçut sous le lit comme une forme humaine enveloppée d une mauvaise couverture. C’était la malheureuse femme, que Capon n’avait sans doute pu réussir encore à rctir r de là sans êtie aperçu, pour l'enterrer ou la jeter à l’eau. Ce fut alors que cet évènement eut la suite tragique que nous avons racontée. L’autorité locale s’est occupée de faire admettre l’enfant à l’hospice. — Si l’ivrognerie ne pousse pas souvent, Dieu merci, à l’assassinat, elle conduit assez fréquem ment à la mort accidentelle et au suicide. Le nommé Yial, dit Carouge, tailleur de pierres, Suisse d’origine, marié depuis cinq ans à Coureclles près Méry-sur-Marne, à une femme qu’il...
À propos
Fondé en 1833 sous le nom Journal du commerce de l’arrondissement de Meaux, cet hebdomadaire républicain et conservateur devient le Journal de Meaux après seize numéros. Il prend finalement le nom de Journal de Seine-et-Marne en 1838 avant de disparaître cent ans plus tard, en 1939.
En savoir plus Données de classification - j.-j. rousseau
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