Extrait du journal
— Lundi dernier, vers 7 heures du soir, le con ducteur de la voiture publique, qui fait le service entre Grécy et Faremoutiers, a été pris d’une atta que d’apoplexie sur la voiture même qu’il condui sait. Transporté chez lui, il est mort le lendemain. Cétait un père de 5 enfants. . — Le 23 avril, dans l'après-midi, le nommé Bichot (Jean-Pierre-Vincent), ouvrier carrier, tra vaillait à Chelles, dans une plàtrière appartenant à Mn" veuve Jean-Pierre Margnon : ses camarades lui firent observer qu’il s’exposait en attaquant avec trop peu de précautions un pilier soutenant un bloc de gypse. Bichot, âgé de AO ans, ayant une longue expérience des carrières dans lesquelles il avait tou jours travaillé, eut le tort de mépriser ces avis. Il en fut cruellement puni; à peine venait-il de dire qu’il n’y avait pas de danger, qu’une partie du bloc se détachait, Bichot voulut fuir mais il rencontra un obstacle et il fut atteint parle bloc qui lui brisa une cuisse, la cheville de l’autre jambe et lui enfonça trois côtes. Retiré aussilôt et transporté chez lui, il y expira le lendemain matin. 11 laisse une veuve et un enfant. — Le 29 avril 9 heures du matin, le nommé Dassy, pêcheur à Meaux, ayant aperçu un cadavre qui flottait sur les eaux de la Marne au lieu dit la Baignade, vis-à-vis l’embouchure du canal Cornillon, parvint à le repêcher et alla prévenir M. le commissaire de police. Le cadavre fut bientôt re connu pour être celui du nommé André Leduc, maréchal-ferrant, demeurant à Varreddes, qui avait disparu de son domicile le 19 du même mois. M. le docteur Charpentier appelé pour l’examiner ne re connut aucune trace de violence sur le corps do Leduc que l’usage peu modéré de la boisson avait, dit-on, conduit à une mélancolie qui, ainsi qu’on le suppose, l’aura porté au suicide. 11 était âgé de A2 ans, et il laisse une jeune femme et trois enfants. POLICE CORRECTIONNELLE. LA FEMME ADULTÈRE. Les journaux racontaient ces jours derniers, le procès criminel et la condamnation à dix ans de travaux forcés, d’un homme qui avait tué l’amant de sa femme avec lequel il l’avait trouvée enfermée. Affaire de haut tragique, six coups de couteau, dont deux mortels. C’était évidemment un homme de mauvais caractère, et la femme ne méritait pas tout ce luxe de vengeance. Un homme de Meaux a mieux agi, ce nous semble, en prenant les choses plus philosophiquement et plus terre à terre. Il a fait à sa femme prise également en flagrant délit, un procès correctionnel ; c’était à ce qu’il paraît, tout ce qu’elle valait. Voici un peu les faits : cet homme était établi marchand de vin aubergiste ; parmi les habitués de la table et du comptoir, sa femme distingua un jeune maréchal-ferrant d’agréable tournure. Elle le distingua trop même. Il était plus jeune qu’elle, et lequel séduisit l’autre, c’est un point qui n’est pas bien éclairci. Un jour, soit chassé par les soupçons du mari, soit pour toute autre cause, le maréchal quitta Meaux pour aller travailler à Paris. Que lit la femme ? Elle ne fit ni une ni deux, elle lit ses paquets, et enlevant de la maison tant en argent qu’en effets une valeur de 1,500 francs environ, suivant le mari, elle s’en alla avec deux jeunes enfants retrouver le maréchal. Ce n’était point, on le voit, Paris enlevant Hélène, c’était Hélène pour suivant Paris. Que le maréchal ait élé parfaitement ravi de se voir tout d’un coup à la tête d’une femme et de deux eufants, il y a quelque lieu d’en douter d’après le conseil même qu’il prétend lui avoir donné plus d’une fois, de s’en retourner, conseil qu’elle n’a jamais voulu suivre, dit-il à l’audience. Mais enfin que faire contre une femme qui menaçait de se périr ? Il se résigna et prit son bonheur en pa tience. Or, le mari fut curieux de savoir ce qu’était de venue sa femme. Il prit un ami avec lui, et s’en vint un beau jour, à cinq heures du matin tomber...
À propos
Fondé en 1833 sous le nom Journal du commerce de l’arrondissement de Meaux, cet hebdomadaire républicain et conservateur devient le Journal de Meaux après seize numéros. Il prend finalement le nom de Journal de Seine-et-Marne en 1838 avant de disparaître cent ans plus tard, en 1939.
En savoir plus Données de classification - bailly
- bichot
- havas
- montaigne
- leduc
- andré leduc
- charpentier
- laffite
- ussy
- françoise lefort
- meaux
- paris
- provins
- strasbourg
- varreddes
- melun
- nancy
- faremoutiers
- chelles
- lille