Extrait du journal

Nous pensons être agréable à nos lecteurs en leur mettant sous les yeux la lettre suivante : « Je veux te faire part, mon cher Henri , d’un sp ectacle qui m’a édifié autant qu’il m’a rempli de vénération pour notre digne Evêque. .Ce langage te surprendra de ma part; lu m’as toujours pensé si peu dévot; tu ne te trompais pas. Mais rien ne rappelle tant à la religion que certains traits de vertu dont notre beau monde nous donne si peu d’exemples. » C’était le premier jour de l’an : j’étais comme tant d’autres occupé à aller rendre visite à des gens que l’on désire 11e pas trouver, laisser avec joie la carte officieuse à la porte de ceux qui ont le hou esprit de se faire déclarer n’y être pas, tendre la main en signe d’affection et former des vœux pour des êtres que quelques fois on déteste bien cordialement, lorsque passant sur la place de la Cathédrale , je vis sortir du Palais épicopal M. l’Evêque de Meaux, accompagné, me dit-on, de M. l’abbéJolly , curé de la Cathédrale, et de M. l’abbé Chauveau, l’un de ses vicaires. Je fus curieux de savoir quelles visites ils allaient rendre, et si pour eux comme pour moi, monsieur venait de sortir. Je les suivis donc à quelque distance et je 11e remarquai point sans émotion le peuple qui, sur le passage de son premier pasteur, donnait à sa présence des marques de respect et de vénération. Où penses-tu , mon ami, qu’ils dirigeassent leurs pas ? Ce ne fut point vers la demeure de ceux que l’on appelle grands et heureux parce qu’ils sont riches; je les vis suivre la rue de l’HôtelDieu, et je pensai qu’en un jour de souhaits et de vœux, ils allaient consoler des infortunés étendus sur un lit de douleur et h s ençourager ù supporter avec patience les peines de cette vie; je...