Extrait du journal

le nez, comme il est arrivé b un des trois autres, et vraiment il lui en a cui, au garde bien entendu, et au chasseur aussi, ainsi que vous l’allez voir. L’homme prudent vaut mieux que l’homme vaillant, dit un vieux proverbe. Ce n’est le tout d’être un vaillant chasseur, il faut aussi être pru dent pour se renfermer dans la circonscription de la chasse louée, pour prendre garde aux enclaves, s’arrêter aux limites et conserver son sang-froid dans l’entretien officiel d’un garde assermenté et porteur de ses insignes. De même ce n’est pas tout d’être un vaillant garde, diligent b surveiller le délinquant, prompt b accourir au coup de fusil, il faut aussi être prudent pour adresser la parole au chasseur parisien qui aime les formes et les belles manières, et qui ne répond point b une interrogation qui ne lui est pas strictement adres sée suivant le beau style de la civilité puérile et honnête. C’est donc le manque de prudence des deux parts qui a amené le conflit sur le terrain, et la comparution au tribunal. Scènes fâcheuses dans les deux endroits. Menaces de coups de fusil làbas, récriminations mal édifiantes ici. — H y avait de l’ivresse dans son fait, dit un chasseur. — Ces Messieurs avaient bien déjeûné, dit’ le garde. Lequel croire? Ni l’un ni l’autre sans doute, la charité chrétienne le veut ainsi. Mais qui veut prouver trop, prouve trop peu. Un des témoins cités par le garde, dit que trois chasseurs ont frappé. Or, le garde lui-même n’ac cusait qu’un coup. Deux chasseurs encore sont...