Extrait du journal

On lit dans le Moniteur : Paris, le 19 Septembre. « Le Gouvernement se préoccupe à juste titre de la question toujours si grave des subsistances. C’est la troisième fois depuis trois ans que le prix élevé du blé impose au pays de grands sacrifices. Dans cette circonstance difficile, le Gouvernement ne faillira pas à son devoir. Examinons l’état de la question. La France produit annuellement 82 millions d’hectolitres de blé. Supposons que la récolte de cette année en ait produit 75 seulement: il y aurait un diflicit de 7 millions d’hectolitres. Or, tant que ces 7 millions d'hectolitres n’auront pas été remplacés en France par la production étrangère, il n'existe pas de moyeu humain de faire baisser les prix. Le grand intérêt est donc de faire arriver cette quantité de blé le plus rapidement, le plus économiquement possible de l’étranger. Une fois arrivée, il faut qu elle se répande le plus facilement possible dans toute les parties de l’Empire et qu’elle ne puisse plus en sortir. Cela fait, les prix bais seront par le cours naturel des choses. Quel est donc le meilleur moyen de se pro curer ces 7 millions d’hectolitres ? Est-ce, comme on le propose, en faisant baisser arti ficiellement les prix ? est-ce en contraignant les détenteurs à vendre d’une manière, en certains lieux, à un certain taux ? est-ce en donnant des primes d’importation ? Nous ne le croyons pas. Si, par un moyen factice, le Gouvernement avait l’imprudence de vouloir faire baisser les mercuriales en faisant vendre du blé à vil prix ; s'il voulait user de mesures inquisitoriales en vers les détenteurs, ces résolutions amèneraient un résultat opposé à ses désirs : la crainte s’em parerait de tous ceux qui ont du blé ; il dispa-...