Extrait du journal

CONCOURS D’ORPHÉONS ET DE MUSIQUES D’HARMONIE. Le concours musical, ainsi que nous l’avions an noncé dans notre avant-dernier n", a eu lieu di manche dernier à Meaux, favorisé par un beau temps presque inespéré. Les phases diverses du programme se sout accomplies au milieu d’une affluence im mense vivement impressionnée par cette réunion, qui, dans nos mœurs, et surtout dans nos mœurs rurales, est une si curieuse et si heureuse innova tion. L’espace ne nous permet pas de nous a pesa ntir aujourd’hui sur les détails de celte belle fête qui s’est terminée par un banquet, à la suite duquel divers toasts ont résumé les sentiments qu’elle avait fait naître dans le cœur des assistants. Nous donnons seulement la liste des récompenses décernées, le dis cours de M. le Préfet, et les toasts que nous avons pu recueillir. Après la délibération des Jurys, M. le Préfet et les diverses autorités précédant les sociétés musi cales marchant en cortège sous leurs bannières, se sont rendus sur la place Lafayette, vaste et bel em placement ou était élevée une estrade avec des gra dins dont les bannières ont occupé le sommet. M. le Préfet a ouvert la distribution par le discours sui vant, plusieurs fois interrompu par de spontanés et énergiques applaudissements. Messieurs, Tout ce qui tend à adoucir les mœurs, à inspirer de nobles sentiments, à créer des délassements utiles ! h l’esprit fatigué par le travail de l’intelligence, ! comme au corps brisé par de rudes labeurs ; tout ce qui tend à ennoblir l’homme, à lui procurer la vie de l’âme, et développer le goût de ce qui est beau et de ce qui est bon, a été le sujet des préoc cupations de ceux qui ont reçu cette mission qui vient de Dieu, de gouverner les nations. L’histoire est là qui nous apporte sou témoignage, et la science de la musique, la propagation de cet art, d’origine divine selon les poètes, ont toujours été l’objet de l’attention des législateurs ancicus^qui regardaient la musique comme un moyen certain de policer, dans l’origine des sociétés, les mœurs les plus sauvages et, d’exciter les plus généreux élans de l’âme. Partout, je vois l’harmonie associée à toutes les actions des hommes. — Les peuples à l’état de bar barie emploient des instruments grossiers pour célé brer leurs fétus sauvages, ils entonnent des chants de guerre ! ( liez les peuples civilises, la poésie et la musique enfantent des merveilles. Les hommes que la providence a faits chefs des nations, ces hommes sa vans dans la science du cœur humain, associent la musique aux actes lés. plus so lennels de leur puissance. Je rappellerai rapidement quelques-uns de ces faits familiers à nos études d’enfance et de jeunesse, ou bliés peut-être, mais qui me confirment la vérité de cette assertion. C’est par la puissante harmonie des trompettes que le plus ancien des législateurs à qui Jéhovah avait confié la délivrance d’Israël, que Moïse prélude...