Extrait du journal

L'incident du Deutschland, où les bombes des révolutionnaires espagnols ont tué vingt-trois hommes d'équipage et blessé quatre-vingt-trois personnes, montre, une fois de plus, à quoi les desseins des dirigeants moscovites ex posent l'Europe. Les renseignements qui permettront une appréciation exacte de cette affaire manquent en core. Le fait, tel qu'il est, suffit à prou ver combien le principe de non-inter vention était prudent et comment le Contrôle contient des complications préoccupantes. Les grandes nations qui veulent la paix ont besoin, dans les circonstances présentes, d'avoir de la sagesse et du sang-froid. Elles ont besoin aussi de voir clair et d'être nettes. Les entre prises soviétiques sont de plus en plus troubles. Il y avait bien des illusions à se vanter du contrôle, sans en dis cerner les conséquences possibles. Le Cabinet Blum, par sa composition et ses incertitudes, ne facilite en aucune conjoncture une politique française. C'est ce qui apparaît de plus en plus en maintes occasions. C'est ce que l'opinion sent. Les chantiers de l'Ex position en disent plus que les chants et les apothéoses. Le Cabinet Blum aura beau célébrer ses propres louanges. Le malaise est partout. Les observateurs font tous les mêmes re marques. M. Louis Marin signale en termes énergiques les destructions matérielles et morales accumulées par le Front populaire. M. Marcel Régnier, sénateur radical, dit que nous allons au chaos. Tous deux prononcent le mot de ruine....