Extrait du journal

Hier, ont été publiés les chiffres de la pro duction des houillères françaises en janvier dernier. Ils sont de ceux qui, dans les circons tances présentes, doivent être regardés de près. Quels sont-ils ? La production de houille et de lignite a atteint .3.725.130 tonnes pour 21 jours de travail, au lieu de 3.928.827 ton nes en décembre 1936 pour 23 jours et de 4.172.186 tonnes en janvier 1936 pour 23 jours de travail effectif. Dans la comparaison faite par la statis tique, janvier 1937 est le mois qui a fourni le moins de charbon au pays. Il est vrai qu'il y a eu en ce mois un moindre nombre de jours de travail effectif ; et si on prend la production moyenne par jour de travail, jan vier 1937 fait un peu moins mauvaise figure puisque cette production moyenne est pour lui de 177.400 tonnes contre 170.600 tonnes en décembre 1936, mais il reste au-dessous de la production moyenne par jour de travail de janvier 1936 qui avait atteint 180.000 tonnes. La diminution de la production moyenne par jour de travail est de 2.600 tonnes entre jan vier 1937 et janvier 1936. Ce résultat nettement inférieur à celui ob tenu en janvier 1936 n'est pas dû, loin de là, à une diminution d'effectifs. L'effectif ou crier inscrit est supérieur de 10.000 imités à celui de l'an dernier (223.924 fin janvier 1936, 233.527 fin janvier 1937). Le déficit de la production houillère française nécessitera plus d'importations de charbons étrangers et contribuera à l'aggravation du déficit de notre balance commerciale déjà si mal en point. Ces chiffres viennent illustrer de singulière façon le raisonnement que M. Blum tenait vendredi à la Chambre. M. Flandin lui ayant objecté que l'augmentation du nombre des wagons chargés s'expliquait par l'importation du charbon, il a déclaré : « Je n'en sais rien, mais si l'on /importe plus de charbon, cela ne signifie-t-il pas que l'on travaille davan tage ? » Cette réponse, note le compte rendu, a été saluée de vifs applaudissements à l'ex trême gauche et à gauche, d'interruptions à droite, et de mouvements divers. Les fi dèles de M. Blum en l'applaudissant sur ce point affirmaient leur absence de tout es prit critique. La réponse du président con tient une vérité, l'aveu de son ignorance. Quant à l'explication, qu'il n'a d'ailleurs qu'hasardée, il faut le reconnaître,, et que ses troupes ont considérée comme victorieuse, elle ne vaut pas grand'chosfc. Si l'on importe plus de charbons, "c'est, en grande partie, parce que l'on travaille moins dans les mines. Main tenant qu'il connaît les chiffres de la pro duction houillère française en janvier der nier, l'homme des 40 heures pourrait diffi cilement nier sur ce irnint ses effets désas treux....